Faute de pouvoir faire mieux,
notre président nous aura au moins appris cela.
S'agissant du ridicule, c'est un
habitué de la chose, lui qui faute de mieux, ou plutôt parce qu'il serait difficile
de trouver assez de monde pour cela, est obligé de s'entourer de personnes qui
l'ont moqué et insulté par le passé, lui qu'on moque dans les médias, lui qui
fait le bonheur des caricaturistes et des humoristes, lui qui a perdu toute
crédibilité aussi à l'extérieur de nos frontières comme l'a fort bien démontré
la conclusion récente des atermoiements sur le sort à réserver à Bachar el
Assad.
Quant à l'indécence, c'est sur
une des conséquences de cette même affaire syrienne qu'il en fait preuve
aujourd'hui.
En effet, le comité chargé
d'attribuer le prix Nobel de la paix a arrêté son choix et choisi comme lauréat
l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). C'est cette
organisation qui est chargée de superviser le démantèlement de l'arsenal
chimique dont dispose la Syrie. Pas de loin, à l'abri de murs capitonnés et
d'une moquette épaisse, mais sur le terrain. C'est-à-dire que des gens, des
vrais, pas des politiques ou des bureaucrates, revêtent chaque jour une combinaison
spéciale ainsi qu'un gilet pare-balles pour effectuer un travail dangereux,
d'autant plus dangereux que les opérations de démantèlement se déroulent en
ambiance de guerre, ce qui est d'ailleurs une première pour cette organisation,
et ce qui explique les gilets pare-balle. Ces gens risquent donc leur peau.
Et voilà ce que notre guide
suprême trouve à déclarer suite à l'attribution de ce prix Nobel dont on peut
estimer que celui-ci au moins n'engendrera pas de polémiques comme certains
autres l'ayant précédé : "Le prix
Nobel vient donner une consécration à tout ce que la France, pas seulement la
France, a engagé depuis plusieurs semaines pour dénoncer l'utilisation des
armes chimiques et les éliminer dans un proche avenir." Le prix Nobel
de la paix c'est u peu comme si c'était la France qui l'avait eu, quoi! Non pas
la France, mais son président et peut-être aussi son ministre des affaires
étrangères. Sauf que les deux étaient en pointe, tellement en pointe que quand
un jour ils se retournèrent ils se rendirent compte qu'ils étaient seuls. Pas
pour encourager la paix, mais pour
bombarder un pays sans se soucier entre autres conséquences des victimes innocentes,
celles qu'on a pris l'habitude de nommer collatérales pour expliquer, et s'en
excuser hypocritement, que c'est de la faute à "pas de chance" si
elles sont mortes, que ce n'était absolument pas prévu. Hé oui, eux voulaient
la guerre, et vu la reculade d'Obama étaient sans doute les seuls, sauf les
pays de la région , notamment la Turquie, le Qatar et l'Arabie Saoudite qui
bien que disposant des moyens d'intervenir préféraient laisser ça aux occidentaux
pour de sombres raisons.
Quand on considère le poids
diplomatique qu'a eu ensuite la France dans le règlement de l'affaire, ce fut
la seconde humiliation après le revirement d'Obama, oser se mettre en avant à
l'occasion de l'attribution d'un prix Nobel relève de la pure vanité. Et
ridiculise celui qui ose ces paroles. Car que celui qui n'a été que spectateur
du règlement d'une crise vienne ensuite s'en attribuer les mérites, peut, soit
désappointer, soit provoquer une franche hilarité.
Pour ma part c'est la première
réaction qui s'impose. La France a déjà par la faute de cet homme connu
l'humiliation et le même aujourd'hui, de manière profondément indécente, en
vient à vouloir récolter quelques miettes d'un prix hautement symbolique
attribué à des gens qui risquent leur vie pour, sinon faire progresser la paix,
limiter les possibles effets d'un conflit.
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