"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

vendredi 26 octobre 2012

Le gouvernement travaille. Voilà les preuves!


La France est en crise. Nul ne saurait nier cette triste réalité qui se traduit pour plus de 3 millions de salariés par le chômage et pour beaucoup d'autre une précarité qui sera aggravée par les nouvelles pressions fiscales que ce gouvernement préfère à une baisse des dépenses de l'Etat. C'est logique, c'est de gauche, c'est socialiste.
Mais rassurons-nous. Faute de pouvoir agir avec des effets immédiats sur la crise, le gouvernement soit s'y prépare activement, soit se lance dans la promulgation de textes visant à libérer notre société des carcans qui l'enserrent. Au moins dans 4 ans et demi (encore!!!) avant de se retrouver de façon très méritée dans une opposition qu'elle n'aurait jamais dû quitter, notre équipe dirigeante pourra clamer avec fierté : "nous avons su compenser votre appauvrissement par un apports de nouvelles libertés". Ce qui pourra dans les années qui viennent donner naissance à des sujets pour le bac de philo comme par exemple : "Une vie sans entraves peut-elle s'accommoder d'un frigo vide?"

  
Non là je plaisante, car notre gouvernement travaille d'arrache-pied et se forme pour faire face aux enjeux présents. Des séminaires très sérieux sont organisés dans ce cadre de la formation continue de nos ministres. Mais si! Certes pas en économie, ou en stratégie industrialo-économique comme on pourrait le penser, mais en sexisme. Enfin, on leur apprend à déjouer les pièges du sexisme. En effet, une partie du gouvernement vient de suivre un séminaire allant en ce sens sous le haut patronage de Najat Vallaud-Belkacem, vous savez l'équivalent de la Rama Yade de l'ancien gouvernement, mignonne donc, et la direction pédagogique de sa conseillère Caroline de Haas, ancienne porte-parole de "osez le féminisme" et "promotrice de la campagne "osez le clitoris".
J'imagine bien Fabius à ce séminaire (il a fait partie de la première fournée). Il faut dire qu'il en a bien besoin lui qui avait déclaré quand Ségolène Royal s'était portée candidate à l'élection présidentielle de 2007 "Mais qui va garder les gosses?". On peut deviner la réponse à cette question désormais que nous connaissons mieux notre président. Reste que certains devront redoubler comme Stéphane Le Foll qui après le séminaire a déclaré "J'ai tenté de promouvoir des femmes au maximum, bien que nos dossiers soient très techniques". Il pourra profiter de la prochaine session à laquelle sera invitée la moitié du gouvernement qui n'a pas encore bénéficié du séminaire et doit ronger son frein dans l'attente de ces instants tellement importants pour le bon exercice de leurs fonctions.
L'espoir n'est pas vain que les choses s'améliorent après cette sensibilisation au sexisme à laquelle, je m'en rends compte, je devrais aussi me soumettre après avoir qualifié Najat Vallaud-Belkacem et Rama Yade de mignonnes. Même si avec l'âge je me suis tout de même amélioré car ce n'est pas ce que j'aurais dit il y a une trentaine d'années et même moins.

  
Donc le gouvernement travaille et ne manque pas d'imagination pour améliorer notre quotidien.
Je ne reviendrai pas sur le mariage homosexuel et l'homoparentalité, sujets sur lesquels je me suis largement exprimé. Ni sur le droit de vote des étrangers aux élections locales, projet d'ailleurs enterré par le gouvernement, pas par conviction, mais par opportunisme.
Mais quand même il y a quelques perles à noter.

Puisque j'ai déjà parlé d'elle, je reviens sur NVB. Manquant sans doute d'activités mais pas d'imagination, elle vient de suggérer de faire référence dans les livres scolaires aux préférences sexuelles des grands hommes (qui comportent des femmes parmi eux). Dans un but pédagogique dont je ne sais pas toute la portée à moins que ce ne soit pour promouvoir certaines formes de sexualité ou montrer qu'elles n'influent pas sur les capacités. A moins que ce ne soit l'inverse si on se réfère à son exemple, même pas historiquement vérifié d'ailleurs, sur Rimbaud. Peut-être donc apprendra-t-on que c'est après un rapport anal que Simone de Beauvoir eu l'idée d'entreprendre l'écriture du "deuxième sexe"? Evidemment tout ça est ridicule et confirme ce que je disais plus haut sur la promotrice de cette idée.

Le gouvernement vient de faire voter simultanément la gratuité des contraceptifs pour les mineures et le remboursement intégral de l'IVG. N'y a-t-il pas une contradiction entre les deux mesures, la première permettant du fait de sa gratuité d'éviter la seconde? Au-delà, si avec tous les moyens contraceptifs existant et permettant de se lâcher, on estime encore qu'une femme peut avorter autant de fois qu'elle le souhaite aux frais de la collectivité, ça donne une opinion sur l'esprit de responsabilité qu'on leur accorde. Et si la ministre Touraine déclare que l'avortement n'est pas un acte anodin, on peut lui rétorquer qu'il faut quand même penser qu'il est considéré comme tel par certaines qui le pratiquent à répétition tandis que tous les moyens existent pour l'éviter.
Dans le même temps on constatera que des personnes, et qui elles n'ont même pas eu cette chance de pouvoir avoir un contrôle sur leur handicap doivent se priver de lunettes ou se contenter pour leur mastication de chicots pourris, étant donné les taux de remboursement dans les deux domaines afférents.
C'est un choix qui en dit long sur les priorités de ce gouvernement en termes de dépenses de santé.
Je me permets d'ajouter pour ceux qui verraient en moi un ancien membre des commandos anti-IVG que je ne suis pas contre l'IVG, mais que j'estime qu'il est normal sinon d'en fixer les limites, de fixer celles sa prise en charge en fonction des circonstances de la grossesse. On peut revendiquer de pouvoir jouir en toute liberté de son corps sans pour autant en imposer le coût à la collectivité. Par ailleurs, je ne trouve guère saine, puisqu'il n'y a plus de limite, une société qui mettent le fœtus au rang d'une tumeur maligne.

Dans le même ordre d'idées, celui de a déresponsabilisation, il n'est pas surprenant de voir abroger la sanction, déjà très peu appliquée, de la suppression des allocations familiales pour les parents dont les enfants déserteraient l'école. Comme les femmes ne sont plus responsables de leurs grossesses indésirables, les parents le sont plus de leurs enfants. On se demande qui est responsable de quoi dans ce pays.

Et puis il y a ces contradictions pour ce qui touche à la consommation de drogue.
Déjà au sein du gouvernement on aura compris que certains sont pour la dépénalisation de la consommation de cannabis et d'autres contre. Ce qui permet, du fait de l'expression de ces visions de la chose de montrer que la discipline gouvernementale n'est pas une chose encore acquise et que le principe de Chevènement selon lequel "on ferme sa gueule ou on démissionne" n'est pas une vertu très en vogue en son sein. Mais passons. Et notons avec satisfaction que la tête de l'exécutif reste opposée à la dépénalisation.
Enfin tout ça ça serait bien si dans le même temps on ne comptait pas se lancer dans l'expérimentation des salles de shoot. Ces endroits, en effet, sont synonymes de dépénalisation de l'usage de drogues dures. On peut justifier ça pour des raisons de santé publique (celle des drogués essentiellement) mais reste que c'est une mesure dérogatoire et même en contradiction avec les textes réprimant la consommation de drogues. C'est un peu comme si, pour des raisons de sécurité routière, on ouvrait des centres de contrôle pour les véhicules volés que leurs utilisateurs doivent éviter de présenter au contrôle technique.
On pourra me dire que ce n'est pas une dépénalisation, que les lieux où on pourra se piquer ou sniffer sont circonscrits, reste que ce sont quand même des zones de non-droit. D'ailleurs sur le plan pratique je me demande comment on fait, du moins comment fait la police. J'imagine bien qu'elle ne devra pas opérer sur le palier du centre de shoot et que des consignes seront données en ce sens pour que la loi ne soit pas respectée. J'imagine que même on définira un périmètre où il lui sera demandé de fermer les yeux. Ce qui dans ce cas signifierait qu'avant de passer une certaine ligne on est en infraction, même en se rendant à sa salle favorite, et qu'ensuite, on n'y est plus. C'est simple! Ou encore qu'il suffira de déclarer si on se fait pincer avec son matériel, car au moins l'Etat nous épargnera-t-il, au moins provisoirement d'avoir à payer la marchandise par le biais de nos impôts, se contentant sans doute de nous faire assurer les frais de fonctionnement de la structure et les salaires du personnel, donc qu'il suffira de déclarer qu'on va au centre de shoot pour échapper aux rigueurs de la loi. La première solution, celle du périmètre aurait au moins cet avantage de laisser opérer librement les dealers dans une zone bien circonscrite et donc de permettre dans un marché sans entraves d'améliorer la qualité de la daube tout en faisant pression sur les coûts. Leçon de libéralisme.
Vous me direz que ces propos sont bien mesquins au regard des enjeux de santé publique. Mais moi naïvement je pensais encore que le meilleur moyen d'aider les drogués était de les aider à désintoxiquer et sortir de leur addiction à la drogue plutôt que de leur apprendre à bien se piquer, comme on pourrait le faire pour des diabétiques dans le cadre de leurs injections d'insuline (je ne sais même pas si c'est pris en compte par la sécu ça), ou à calculer la bonne longueur du rail à sniffer.
Enfin, ce que je perçois c'est que d'un côté on refuse de dépénaliser le cannabis, et c'est tant mieux, et qu'en même temps on dépénalise de fait la consommation de drogues durs.
Au passage, c'est sans doute un bon moyen pour faire baisser le coût de l'immobilier dans les zones qui seront choisies. Et je suppose que même, hors ces considérations, les riverains seront ravis de la proximité de ces lieux. Mais comme eux ne se droguent peut-être pas, ça n'a guère d'importance sans doute.

Et quand je pense que certains critiquent l'inaction de ce gouvernement! Vous voyez bien que c'est faux!

1 commentaire:

  1. j'avais croisé cette histoire de formation continue en sexisme,je vais prendre un carnet, vais finir pas plus suivre les aventures de l'équipe Achille Talon

    dés que je croise le regard de cette déesse qui porte la parole, j'ai peur

    et dés que j'entend la fille du sociologue qui fouille dans la santé pu je m'énerve


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