"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

jeudi 25 octobre 2012

Choc des civilisations?


Mon dernier billet portant sur l'affaire de Poitiers mérite, je pense, de plus amples développements en termes d'analyse sociale. Dans ce billet, notamment, je donnais mon point de vue sur les réactions à ce événement que j'estimées bien exagérées au regard des faits. Ces réactions venant du monde politique et médiatique me semblent aujourd'hui complètement en décalage avec l'opinion réelle que peut se faire la majorité des Français sur les faits. Déjà beaucoup de commentaires lus ici ou là, surtout là où la profanation du chantier de la mosquée était dénoncée avec vigueur, semblait indiquer que l'opinion était quelque peu en décalage avec les dénonciations outrancières qui se sont manifestées de façon quelque peu pavlovienne.
Un sondage récent réalisé par l'institut IFOP pour le Figaro et portant sur la représentation de l'islam en France semble me conforter dans la perception de ce décalage. Ce sondage devrait faire sortir de sa tanière toute la bienpensance et l'inciter à demander immédiatement un changement de peuple. Car les quelques éléments que je vais vous livrer, mais dont vous pouvez consulter le détail ici, indiquent clairement une défiance des Français vis-à-vis de cette religion. Ce qui est également important c'est de voir que cette défiance s'accroit avec le temps.

Pour une majorité de Français, majorité relative ou simple selon les questions posées, l'islam en France pose problème. Et de plus en plus. Menace pour l'identité du pays (43%), absence d'intégration des musulmans (67%) due essentiellement au refus de s'intégrer (68%), à de trop fortes différences culturelles (52%), ou à une tendance grégaire des musulmans (47%), alors que la société française est suffisamment ouverte aux musulmans (69%) représente la toile de fond du problème. L'islam est donc vu de façon négative et se voit attribuer les caractéristiques suivantes : rejet des valeurs occidentales (63%), fanatisme (57%), soumission (46%), violence (38%), tandis que le rapprochement de cette religion avec les notions de justice (7%), protection de la femme (5%) et démocratie (4%) est très marginal. Ce qui inquiète d'autant plus que l'islam est jugé trop visible et trop influent (60%). Les conséquences en sont l'émergence d'une intolérance quant à la construction de nouvelles mosquées (43%), et un rejet des signes ostentatoires (foulard) dans la rue (63%) et surtout à l'école (89%). Cette intolérance se traduit également dans le champ politique puisque 45% (contre 44) sont hostiles à l'élection d'un maire musulman dans leur commune.

Ce sondage dont je viens de faire le résumé est certes à prendre avec les précautions d'usage quand il s'agit de ce type d'outils. Les sondages, c'est bien connu, n'ont aucune valeur quand ils contestent notre vision du monde et réciproquement. Reste que l'évolution des réponses dans le temps au regard des questions posées peut, elle, avoir davantage de signification quant à la tendance observable.
Dans ce contexte, et j'en reviens à mes identitaires de Poitiers, l'action décriée avec autant de véhémence s'inscrit dans une certaines logique et n'est sans doute que le prélude à d'autres manifestations du même genre voulant marquer de façon spectaculaire une véritable défiance vis-à-vis de l'islam.

A vrai dire, ce qui me préoccupe le plus, c'est de constater une crise d'identité dans notre pays. L'acharnement de ces dernières années et perpétuée par le pouvoir en place à dénigrer l'action de la France à travers l'histoire, le rejet de l'idée de nation par de nombreux intellectuels et certains partis politiques, l'apologie d'un relativisme mettant toutes les civilisations sur un pied d'égalité, le rejet d'une identité nationale tandis que l'apologie est faite des identités allogènes et de leur droit à se manifester, le refus d'accepter les origines chrétiennes de notre civilisation, la mondialisation, tous ces phénomènes ont participé à une perte de nos repères identitaires. Pour mieux accepter l'autre et ses différences, il fallait que ces repères disparaissent. Le fameux concept de vivre-ensemble, chacun dans sa différence, dans sa diversité, selon le grand mot définissant l'horizon indépassable de notre bonheur futur, devait remplacer celui d'assimilation, ce processus qui s'étalait auparavant sur une ou deux générations et qui faisait que l'autre devenait nous.
Bref, un grand processus de démolition s'est engagé depuis quelques dizaines d'années et connait aujourd'hui ses premiers revers. Et de façon douloureuse, dans l'intolérance, dans la séparation.
Aucun de nos bienpensants n'a voulu imaginer que la seule façon de vivre ensemble sans heurts consistait à rapprocher nos hôtes de nos mœurs, de nos coutumes, de nos valeurs, et a leur faire partager notre histoire. L'école a été déchargée de cette tâche et a même été utilisée à des fins opposées. Les classes populaires, les ouvriers pour faire clair, par le biais de la promiscuité et de l'effort partagé sur les lieux de travail, par le biais d'un syndicalisme qui était encore de classe, ont été exclus des processus d'intégration et d'assimilation dénoncés par la bienpensance. Une anomie sociale s'est développée avec une dislocation d'une identité commune, une identité assez forte, partagée par tous, souvent avec fierté et qui était susceptible de devenir un point d'attraction pour ceux qui, venus d'ailleurs, voulaient partager notre destin. A ceux-là on a dit qu'ils devaient surtout rester fidèles à leurs racines, ce qui les a incités à vivre entre eux et ce qui a incité les autochtones dès lors qu'ils devenaient minoritaires sur leur propre sol à quitter les lieux souvent de leur enfance parce qu'on les en avait dépossédés symboliquement, culturellement.
Reste qu'aujourd'hui, on voit les conséquences de cette évolution. D'un côté des Français dits de souche qui ont perdu leur identité ou à qui on en a attribué une négative, mais qui voudraient en retrouver une dans laquelle ils pourraient se reconnaitre. On a assez saboté et dénigré ce qui fut la leur jadis pour qu'ils soient dans une situation de doute, ce qui évidemment ne constitue plus un pôle d'attraction pour ceux venus d'ailleurs qui peuvent difficilement s'identifier à ce doute, et à cette quête. Et dans ce cas, les choses deviennent simples, d'une évidence biblique. Puisqu'on n'arrive plus à se définir de façon positive, définissons-nous de façon négative. Construisons notre identité en opposition à d'autres. Construisons-là en opposition à une identité forte et par rapport à ceux auxquels nous ne voulons surtout pas ressembler car nous refusons leurs valeurs supposées. Et l'islam est de par son affirmation et sa visibilité dans l'espace public évidemment l'élément idéal pour cela. Il devient un nouveau centre, parfois attractif, souvent répulsif. Certains vont y adhérer et se convertir. Mais d'autres, bien plus nombreux vont pouvoir s'identifier collectivement en opposition aux représentations qu'il véhicule.

Les vraies responsabilités de ce qui arrive en France, des résultats de ce sondage, de l'accroissement des revendications cultuelles des musulmans, de l'occupation d'un chantier à Poitiers, ne sont pas à imputer ni aux musulmans, ni à ceux qu'on appelle les identitaires, mais à ceux qui par leurs paroles et leurs actions n'ont cessé d'œuvrer pour saboter ce qu'on appelle, appelait, identité nationale au sujet de laquelle il parait qu'on n'a même plus le droit de débattre. Parce que c'est fasciste de le faire.

2 commentaires:

  1. ça va se gâter

    merci d'enfoncer le clou, le tas de tôle vous fout la paix

    à tout prix: regarder le c dans l'air de ce soir, le Qatar, et soyez attentif dans l'épisode de Gaza

    inch allah? (jamais écrit ça) je donne ma langue au chat

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  2. J'ai été refoulé 4 fois par le tas de ferraille. J'ai changé le titre et c'est passé.
    Je vais essayer de voir ça.

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