"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

vendredi 25 novembre 2011

Y a t-il un avenir pour le vieux mâle blanc au PS?



Depuis quelques temps j'ai, ou j'avais, le projet, que je diffère, de rédiger un billet sur les poisons de l'égalité. Pas sur ce qui empoisonne l'égalité, mais sur les perversions induites par ce fou désir égalitaire qui s'empare d'une partie de nos populations occidentales. Pour préciser ma pensée, autant donner un exemple : au nom de l'égalité, on ne cesse d'abroger ce qui fondait une hiérarchie scolaire basée sur les capacités et les mérites des élèves. Et donc au nom de cette égalité de pacotille, ou de cette illusion d'égalité, on a renforcé des inégalités entre les enfants issus des classes les plus culturellement et financièrement favorisées et ceux issues des classes ne bénéficiant pas de l'un et/ou l'autre capital. Et c'est ainsi qu'on rencontre moins, beaucoup moins, d'enfants d'ouvriers ou d'employés dans les grandes écoles que dans les années 70. Qu'à cela ne tienne, les égalitaristes modifieront encore les critères pour que soit prise en compte l'origine sociale ou ethnique des parents, en lieu et place des compétences jusqu'à détruire ce qui reste le dernier bastion de l'excellence scolaire dans notre pays. "Après avoir tué l'université, tuons les grandes écoles", semble être leur dernier mot d'ordre. L'objectif final étant sans doute de ne pas voir une seule tête dépasser. Car c'est aussi ainsi que peut être considérée l'égalité, après tout. Sauf que ça é déjà été tenté avec le bonheur que l'on connait avec l'aventure communiste qui est même parvenue à pousser le concept suffisamment loin, sous Staline, mais d'autres aussi, pour que les innocents aient autant de chance que les coupables de goûter aux rigueurs du système répressif en place.
 
Evidemment, on va penser que j'exagère. Que les Khmers rouges ne feront pas assez de petits chez nous pour qu'une telle menace puisse nous effrayer. Et pourtant! Pourtant la simple observation de ce qui se passe au quotidien, des règles inscrites dans la loi, ou pas, mais peu importe, mais qu'il convient de désormais respecter sous peine d'être considéré comme un homme du passé, selon l'expression consacrée par les bolcheviques, donne parfois quelques frissons.
Certains événements récents qui se sont produit au sein du parti socialiste, qui ont d'ailleurs donné lieu et donnent encore lieu au sein du parti à des affrontements, me semblent être une bonne illustration des dangers qui nous guettent du fait de fausses bonnes intentions. Voilà donc l'exposé de deux fausses bonnes raisons qui mènent à des décisions ou propositions aberrantes.
 
Nous avons eu tout d'abord ce parachutage de Ségolène Royal dans une circonscription de sa région. Elle avait effectivement abandonné la sienne à la suite de sa victoire défaite de 2007 pour officiellement se consacrer à sa région et mettre en pratique le non-cumul des mandats qui faisait partie de son programme. A mon avis, c'est davantage un égo surdimensionné qui l'a empêché de retrouver les bancs de l'Assemblée. Après sa cuisante défaite aux primaires démocratiques de gauche, et tout et tout, elle a sans doute compris qu'on ne bâtit que difficilement un avenir national hors des instances du même non. Elle exprima donc une volonté de retour au sein de l'assemblée nationale confortée par la promesse du perchoir. Bien évidemment il eut été gênant qu'elle se positionne sur son ancienne circonscription cédée à un de ses rares soutiens. D'où le parachutage sur une circonscription dont le député sortant ne souhaitait pas se représenter. Avec les remous qu'on connait désormais puisque localement, elle ne semble pas être forcément la bienvenue. A cette occasion j'ai découvert que cette circonscription dans une certaine mesure s'imposait, d'abord parce que c'était quand même dans sa région, et surtout parce que quand un député PS ne se représente pas, il est systématiquement remplacé à la candidature suivante soit par une femme, soit par un membre de la diversité, le sexe quand on est un divers n'ayant apparemment aucune importance. Non pas parce qu'il s'agit d'un divers mais d'un membre d'un groupe social sous-représenté et sans doute opprimé comme le sont les femmes. D'ailleurs quand on parle de divers chez ces gens là, il faut comprendre qu'il s'agit essentiellement de couleur de peau. Car si vous vous appelez van der Flucht ou Kirinovski, les chances qu'on vous réserve une place de candidat socialiste à la députation sont aussi minces que celles de Dupont.
On trouve donc chez les socialistes que le mérite, pour une période transitoire je suppose, se situe, soit entre les jambes, soit dans la pigmentation de la peau. Il faut dire que ceci n'est pas un concept nouveau, car il avait déjà été exprimé par Anne Lauvergeon quand elle dirigeait encore AREVA et qui disait très exactement : "A compétences égales, eh bien désolée, on choisira la femme ou on choisira la personne venant de... Autre chose que le mâle blanc, pour être clair". Au moins avait-elle pris soin de dire "à compétences égales", ce qui ne semble pas être le cas chez les socialistes car l'absence de service trois pièces, ou le teint basané ou plus sombre encore semblent être les premiers éléments à considérer. Vous reconnaitrez qu'il y a de quoi décourager les mâles blancs qui essaient de se faire une place dans la politique et au PS, et surtout les nouvelles vocations, tous ces jeunes mâles issus de l'ENA qui savent désormais que, parce qu'ils sont blancs, leur avenir est compromis pour quelques dizaines d'années au PS.
Je trouve ça complètement absurde, pour ne pas employer un autre mot. Voilà le parfait exemple de la perversion de l'égalitarisme qui rejette les compétences, le mérite, le travail à des plans subalternes pour privilégier le genre, quoique désormais avec la théorie du même nom on ne sache plus très bien qui est un homme et qui est une femme, et la race, même s'il parait que ça n'existe pas. Alors effectivement si le mâle blanc a dominé en France et en Europe pendant des siècles et même davantage, rien, absolument rien désormais, et d'un point de vue légal n'entrave les ambitions politiques des femmes et des divers s'ils remplissent évidemment les conditions de nationalité. Ah mais, me répondrez-vous peut-être, c'est la culture qu'il faut combattre, les vieux réflexes machistes et racistes qui sont un frein persistant à l'idéologie égalitaire malgré les traques organisée par les associations bienpensantes, malgré la culpabilisation orchestrée dès l'école primaire pour que le jeune blanc se sente déjà bien coupable d'exister avant même d'être un homme, malgré les lois sur la parité et celles de repentance, malgré le matraquage médiatique, malgré toutes les conneries qu'on nous impose depuis une trentaine d'années. Et donc pour changer les mentalités, imposons les choses, démocratiquement bien entendu… comme dans les démocraties populaires. Ah, ce maudit peuple, s'il n'existait pas comme nous serions heureux. Toujours obligés de faire son bonheur malgré lui. Reste que ces dispositions, bien réelles, renouent avec ce qu'on croyait éteint depuis la révolution : la substitution du mérite au profit de la naissance. Mais le PS n'est-il pas un parti de progrès?
 
Le second événement qui a retenu mon attention, c'est cette proposition de Montebourg qui, elle aussi, a fait des remous au sein du parti du progrès, de ne plus investir de candidats ayant atteint 67 printemps. Evidemment cette proposition ne fait pas que des heureux parmi les membres d'une assemblée dont l'âge moyen était de 57,5 ans au début de la législature et dont 179 membres avaient plus de 60 ans à cette même époque.
Comme la mesure précédente, cette proposition est absurde. Si elle part du peut-être juste constat que la représentation nationale est peu représentative de la population française et assez éloignée des préoccupations de celle-ci, le problème est posé en de mauvais termes. Ce n'est pas tant l'âge qui est à incriminer que la possibilité de faire se succéder les mandats sans limite. Je n'ai pas encore atteint le vénérable âge de 67 ans, mais j'imagine qu'on est encore capable à cet âge de réfléchir et de travailler au sein de l'assemblée. Et que les qualités demandées à un député ne dépendent pas directement de son âge. En l'occurrence la proposition de Montebourg confond causes et conséquences. Car ce n'est pas parce que certains députés sont âgés qu'ils sont inefficaces, c'est parce que ça fait bien trop longtemps qu'ils siègent et donc sont quelque peu coupés de la vie réelle, enfoncés dans leur confort et leurs certitudes d'élus. Aurait-il proposé d'interdire plus de deux mandats consécutifs, donc avec une mise au vert avant peut-être de se représenter, aurait-il exigé de son parti de ne pas reconduire les députés davantage remarqués pour leur absentéisme et la pauvreté en général de leur travail parlementaire (et il y a des indicateurs fiables pour mesurer tout ça), que je l'aurais applaudi. Mais là, non, monsieur tape sur les vieux parce que le système permet qu'effectivement on puisse se taper quelques mandatures d'affilée. Manière simpliste de voir les choses.
 
Voilà deux exemples qui indiquent assez clairement le mode de pensée et la façon de fonctionner des socialistes. Il faut, pour eux, changer autoritairement la réalité pour éliminer les causes qui produisent cette réalité. Ce n'est pas sans me rappeler certaines choses.
En attendant le mâle blanc va avoir du mal à trouver sa place au PS, sauf à vouloir rester porteur de bidons. Quant au vieux mâle blanc, je n'ose penser quel sort on lui réservera d'ici quelque temps.

2 commentaires:

  1. oui, à gauche on tacle le blanc raciste et colonialiste nostalgique mais parce qu'un quidam sera noir, arabe, il faut le faire accéder, donc qui est raciste? celui qui pense qu'il faut un pétard aux fesses du noir et de l'arabe, CQFD
    J'ose même avancer que parce qu'on est asiate on n'a besoin de rien on se démerde avec les raviolis industriels en sous sol

    pousser tout le monde au niveau le plus haut en exploitant à fond les capacités ou baisser le niveau des épreuves pour que les nuls arrivent en haut
    Pire, penser que les nuls sont arabes ou noirs et en banlieue défavorisées , donc piocher dans ces effectifs sans autre critère que leur diversité, les quota
    Il faut surtout en banlieue défavorisée faire fi de la défaveur et y cloner les lycées genre Jeanson Dessailly

    Même pour les nuls c'est bien!

    un gamin de la Lozère profonde a le même handicap d'accés au plus haut niveau, mais le vert des prairies doit rendre supportable
    "la misère est moins pénible au soleil"

    garder le niveau mais décentraliser les pépinières scolaires diplômantes

    ainsi on perd des talents ,de la productivité de la créativité

    il y a aussi un truc qui me mine

    c'est cette incapacité qui émerge à refuser les contraintes sociales sans tenter de les contourner et de demander au social justement de les abraser sans effort exigé

    C'est ce qu'ont fait beaucoup d'entre nous, des efforts

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  2. Je vois que nous sommes parfaitement en phase sur le sujet.
    On nous propose, rien de moins, au nom du désir d'égalité, mais sans être capable de définir ce qu'est l'égalité (alors que déjà dans la première déclaration des droits de l'homme on en a une approche satisfaisante), une société où le vecteur égalitaire serait une médiocrité également partagée et, pourquoi pas, débarrassée de ses scories dont l'homme blanc cultivé ou éduqué doit sans doute faire partie.
    Ce qui m'énerve le plus, c'est que personne, absolument personne parmi nos "élites" ne monte au créneau pour expliquer vers quoi nous mène ce type d'idéologie déjà mis en pratique. Car on n'en est plus à la simple théorie, mais déjà à la pratique, avec les résultats qu'on connait.

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