La date des prochaines élections présidentielles vient d'être dévoilée. Nous serons amenés donc à choisir notre futur président ou future présidente, le pire ne peut nous être épargné (nota : je ne dis pas ça par misogynie, mais à cause des candidates potentielles sérieuses au poste) les 22 avril et 6 mai 2012.
Bien évidemment ces dates ne pouvaient qu'apporter une nouvelle polémique. Elles tombent, d'une part, en pleines vacances scolaires, et d'autre part, le 6 mai, avant-veille du 8 comme vous l'avez peut-être remarqué, se situe au beau milieu d'un pont qui sera bien apprécié après les vaches maigres de ces deux dernières années. Donc tout naturellement des critiques commencent à s'élever. L'abstention serait favorisée par ces dates, et les zones de vacances lors du second tour seraient plus favorables à la gauche selon certains commentateurs. Ce qui est à moitié vrai et donc à moitié faux également car si Bordeaux et Créteil on donné leurs faveurs à Royal en 2007, ce fut l'inverse du côté de Versailles et de Paris.
De toute façon par principe, il fallait contester ces dates. En décembre, janvier et février, ça aurait pu être les risques de verglas mais aussi les sacro-saintes vacances scolaires, en mars les giboulées et peut-être les vacances scolaires, en juin le beau temps, la préparation des grandes vacances scolaires et les législatives qui auraient suivi en juillet, en octobre le ramadan peut-être et les vacances scolaires de la Toussaint, en novembre le pont du 11 et la fin des vacances scolaires de la Toussaint… Rien ne peut convenir puisque c'est du temps personnel, du temps de loisirs qui est hypothéqué… et même pas payé. Mais c'est vrai que la configuration choisie hypothéquant vacances scolaires et pont est particulièrement odieuse.
On sait évidemment que désormais les vacances scolaires sont également celles des parents d'élèves et même des adultes n'ayant pas ou plus charge d'enfants, car c'est tellement plus drôle de partir à des dates institutionnalisées et tous ensemble. Ceci dit ça fait quand même pas mal de semaines dans l'année tout ça que même les RTT ont du mal à justifier. De plus je me demande comment il se fait que tant de monde puisse encore partir en vacances alors qu'il parait que les gens sont de plus en plus pauvres. D'ailleurs j'ai pensé spontanément à l'annonce des dates de l'élection que Sarkozy voulait se saborder n'ayant plus que la masse des pauvres pour voter contre lui à ces dates, les quelques riches restant préférant se faire dorer la pilule loin de l'hexagone.
En fait les choses sont plus simples que ça. Il n'y a pas vraiment de perversité dans le choix de ces dates. Tout cela de la faute à Pompidou.
Petit rappel historique. De Gaulle fut élu et réélu un moins de décembre. On n'aurait pu penser que de façon nominale, les années restant des années, même quand on les groupe par paquets de sept ou de cinq, que l'élection présidentielle se déroulerait au moins le temps que durerait la 5ème entre fin novembre et début décembre. C'était sans compter sur les facéties du Général qui démissionne le 28 avril 1969 et provoque donc une élection au début du mois de juin. Pas de bol, Pompidou meurt le 2 avril 1974, et provoque bien malgré lui une élection en mai de la même année (5-19) avec une prise de fonction le 21 mai. Mitterrand prendra ses fonctions le 21 mai 1981 tandis que Chirac entrera à l'Elysée le 17 mai 1995 et laissera son fauteuil à Sarkozy le 16 mai 2007. Etant donné que la constitution dans son article 7 précise que l'élection présidentielle doit impérativement avoir lieu vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus avant l'expiration des pouvoirs du président, qu'il doit y avoir précisément quatorze jours entre les deux tours, et que le premier mandat de Sarkozy (juste un pronostic très hasardeux) s'achève donc le 16 mai au plus tard, le choix des dates (n'y voyez aucune contrepèterie) possibles était très limité (15 et 29 avril ou 22 avril et 6 mai) et tombait dans tous les cas sur des vacances dans certaines zones et sur un pont.
Tout ceci pour vous expliquer pourquoi un prêtre, sans doute soucieux de ses vacances scolaires et des ponts de mai, a pu souhaiter la mort de Sarkozy au moment de l'affaire des Roms. Juste pour rattraper la faute de Pompidou.
Lourd handicap que ce mitan de l'année
RépondreSupprimerLe nouvel élu se voit infliger le budget ficelé par l'ancien gouvernement, mais en contre partie la balance est faite