C'est en effet ainsi que ça se
passe. Et que ça va continuer à se passer. Et donc cette guerre nous ne la
gagnerons pas, à l'instar de celle qui se déroule actuellement dans le Sahel où
nos forces sont engagées. Mais pas pour les mêmes raisons : si dans le Sahel,
les moyens mis en œuvre ne sont pas suffisants, nous sommes en effet un peu
seuls avec nos amis tchadiens et au passage on notera l'hypocrisie de nos amis
et alliés occidentaux, vous savez ceux qui pleurent aujourd'hui avec nous, qui
restent bien éloignés de ce conflit destiné à combattre l'islamisme, sur notre
sol c'est notre faiblesse morale, nos compromissions, le refus de voir qui sont
nos ennemis qui nous empêcheront de vaincre, car comment mener une guerre quand
on ne veut pas nommer l'ennemi.
Je vis éloigné de la France, et
même de façon de plus en plus éloignée quand je vois ce qui s'y passe, comment
évolue ce pays, comment il poursuit son déclin avec la bénédiction de ses
dirigeants et de ceux qui osent se prétendre l'élite, je ne parle pas bien sûr
des pseudo-intellectuels dénoncés par notre si brillante ministre de
l'éducation nationale. J'admire leur courage à ceux-là, insultés, fascisés, et
même nazifiés à l'occasion. "Comment
ça? Ils osent parler de frontières, de valeurs, de racines, et même et surtout
d'incompatibilités! Ils raillent le vivre ensemble, tels que nous, les
bienpensants, les gens du camp du bien, le concevons (au fait comment le
concevons-nous?), ils ne croient ni au métissage, ni aux vertus de la
diversité, alors que nous, ânes que nous sommes, incapables de comprendre l'antinomie,
nous bénissons les deux en même temps. Et puis leurs doutes sur la religion de
paix, d'amour et de tolérance, vous vous rendez compte, alors que nous savons,
nous, très bien, que notre modèle de France inclusive est indépassable…".
Je vis donc éloigné de la France,
pays où je suis né, mais pas tous mes ascendants, et qu'on m'a appris à aimer
quand j'étais enfant, chez moi, à l'école, publique, je précise, tandis qu'on
apprend désormais à le désaimer, ce vieux pays esclavagiste, colonialiste. Je
me suis engagé à défendre mon pays quand j'ai atteint l'âge adulte, au prix de
mon sang si nécessaire (il y a d'autres manières tout aussi honorables de le
servir, mais aussi tellement de le desservir), et à l'époque on ne peut pas
dire que c'était bien considéré, en tout cas curieusement moins que maintenant
tandis que parfois le doute m'assaille sur le rapport entre l'état militaire et
la défense de la France et de ses intérêts fondamentaux, sur le bien-fondé de
faire des militaires des supplétifs des forces de l'ordre, j'insiste sur
supplétifs au regard des pouvoirs qu'ils ont et notamment en matière
d'ouverture du feu. On appellera ça l'illusion de la protection.
En fait le mot est dit : illusion.
C'est le corollaire du mensonge dans lequel nous vivons depuis des décennies.
L'illusion que notre monde allait se transformer, transformer les hommes, les
rendre égaux, tout cela en feignent d'ignorer que si les hommes peuvent être
égaux, doivent être égaux, ils ne seront jamais identiques. L'illusion qu'en dissolvant
la France dans de vastes ensembles (l'Europe, et bientôt l'union des rives
atlantiques via le TAFTA, l'OTAN), que donc en renonçant à nos racines, aux
clés de la souveraineté, à la capacité de nous défendre, nous allions vivre
mieux. L'illusion que l'abondance de biens de consommation, souvent parfaitement
inutiles mais dont le besoin serait créé artificiellement, biens de
consommation qui pourtant deviendraient de plus en plus inaccessibles, et donc
on les ferait fabriquer ailleurs pour faire baisser les prix, éventuellement
pas des gosses transformés en esclaves, allait uniformiser une partie de
l'humanité, faut bien qu'une seconde partie œuvre pour procurer à la première
ce dont elle n'a pas besoin, la faire rentrer dans une bienheureuse léthargie
que viendraient partager avec bonheur ceux qui nous rejoindraient, échappés
souvent de la seconde partie de l'humanité. Et puis comme ça ne marchait pas
bien, on a dit à la première partie : "bande
d'égoïstes, vous refusez de faire de la place aux autres, de leur faire partager
votre bonheur. Y en a même qui osent prétendre que les valeurs anciennes, ringardes,
moisies, rances (terminologie très en vogue dans les milieux de la gauche
bienpensante) méritent d'être partagées et donc devenir celles de nos hôtes.
Quelle horreur! Les leurs valent bien les vôtres. Vous refusez de vivre avec
eux, les enfermant ainsi dans des ghettos, établissant ainsi un abject apartheid."
Ce à quoi tentent de répondre les accusés sans qu'on les entende : "Mais m'sieur, mais m'dame. Nos parents sont
venus là dans les années 60, 70. Ils en étaient heureux, c'était le progrès,
les toilettes, la salle de bain, le tout-à-l'égout, les commerces, la ville et
ses opportunités. Nous avons grandi là. Puis d'autres sont arrivés. Au début
ils vivaient comme nous, ou faisaient l'effort d'essayer. Et puis d'autres
encore sont venus. Et comme on leur a dit qu'ils pouvaient vivre comme chez eux,
que leur dénier ce droit état du racisme, les chiens de garde veillaient, et
bien on a dû partir, ailleurs, plus loin, parce que nous n'étions plus chez
nous et que nous savions que nous ne le serions jamais plus." Ceci est
évidement honteux, je parle de ces propos. Dire que des gens souhaitent vivre
entre eux et selon des règles différentes de celles supposées être celles de
notre pays, ça vous amène devant les tribunaux avec des procureurs qui réclament
des amendes de 10000€. Ça en calme plus d'un. La liberté d'expression, l'énoncé
de simplement ce qu'on voit et que tout le monde sait est un luxe que seuls les
riches peuvent s'offrir. Du coup les autres votent "mal" ou ne votent
plus, tout simplement.
Alors, vous me direz, quel
rapport avec les attentats terroristes? Eh bien, tout, enfin presque tout, on
verra ça plus loin.
Les attentats de ce funeste
vendredi 13 novembre, on peut être une ordure de la pire espèce mais néanmoins
facétieux, auront appris au moins une chose aux Français. Que nul ne peut
prétendre y échapper. Au début des années 80, quand le sida fit son apparition
on pensait que c'était réservé aux "pédés et aux toxicos" (on osait
encore parler comme ça à l'époque) et puis ensuite on a appris que le fléau
pouvait toucher tout le monde. Les attentats c'est pareil. Jusqu'à une époque très
récente, on pouvait penser que c'était réservé aux blasphémateurs et aux Juifs.
Les premiers selon certains l'avaient bien cherché, quant aux seconds ils
n'avaient qu'à pas être juifs et donc être proches, forcément, de cet Etat hors
la loi qui martyrise les pauvres Palestiniens. Mais hier, pas de bol, ils ont
tiré tous azimuts et même si les propriétaires du bataclan sont juifs, tous les
amateurs de heavy metal ne le sont pas. Peut-être même qu'il y avait des
musulmans dans la salle, certainement même, mais forcément des mauvais (selon
les terroristes si pieux) puisqu'ils écoutaient cette musique et même de la
musique tout court. N'y a-t-il pas un imam, à Brest si ma mémoire est bonne,
qui expliquait doctement à des enfants il y a peu, qu'un bon musulman
n'écoutait pas de la musique, œuvre du diable. Aucun procureur pourtant pour
réclamer une amende de 10000€, aucun ministre de l'intérieur pour le mettre
dehors.
Donc maintenant que chacun sait
qu'il peut devenir une cible, peut-être va-t-on commencer à réfléchir.
Peut-être va-t-on commencer à se demander sérieusement pourquoi des Français,
du moins des titulaires d'un passeport français (parait qu'il y avait un
terroriste sur lequel on a retrouvé un passeport syrien : sans doute une des
malheureuses victimes de Assad qui a trouvé asile chez nous) font des cartons
sur leurs compatriotes. Et puis peut-être qu'en réfléchissant bien, qu'en
dépassant les slogans qui ne sauraient tarder du "padamalgam",
destinés à réprimer toutes les mauvaises pensées qui pourraient surgir d'un
cerveau sans doute reptilien à ce stade, mais surtout imprégné d'une culture
millénaire et évidemment nauséabonde, on se dira que, malgré un passeport
identique, ce ne sont pas des compatriotes. Que les papiers d'identité, mot
horrible, ne fondent justement pas une identité qui pourrait être partagée,
mais sont juste le résultat de règles administratives prenant acte que des individus
sont nés sur le même territoire, ont un parent ayant aussi des papiers français,
etc. Qu'il n'y a pas une France, mais plusieurs, en tout cas au moins deux, qui
vivent parallèlement. Certes il y a une masse énorme qui vit à cheval sur les
deux, dans l'une le jour quand elle travaille, dans l'autre quand elle rentre
chez elle, qui tente parfois de s'échapper de la seconde, cela expliquant les forts
mouvements de population dans les banlieues, ou qui se rangera derrière le
vainqueur, soumise. Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Il existe dans la seconde France en effet des
irréductibles imperméables aux règles de la première que celle-ci a renoncé à leur
appliquer, et qui ont pour objectif final de soumettre cette dernière à
laquelle ils ont déclaré la guerre.
Car parler de guerre est bien,
mais caractériser celle-ci est encore mieux. En effet cette guerre est aussi
intérieure, opposant des Français, même s'ils ne sont que Français de papiers,
même si elle puise ses sources dans une idéologie universaliste dont le centre
est ailleurs, mais aussi dans les têtes. Cette guerre est totale, armée,
économique, morale, idéologique. Et la force du nombre qui caractérise la
première France risque de ne pas suffire à lui garantir la victoire dès lors
qu'elle continuera à mettre à disposition de la seconde des moyens économiques,
fermant les yeux sur la situation réelle, et à faire preuve d'une si grande
faiblesse morale. La première France est si avachie, tellement peu sûre
d'elle-même, on lui a tellement expliqué et dès l'école qu'elle était le résidu
des pires choses que la terre ait portées, tellement prête à toutes les
compromissions et si mal dirigée depuis longtemps qu'elle risque de se voir
submergée. La démographie, l'immigration, les délires de l'inclusion précipiteront
sa défaite.
Plus haut je disais que ce
n'était pas tout. Même si finalement tout est lié. Je parlais effectivement d'une
idéologie universaliste, plutôt conquérante d'ailleurs, dont la source est
éloignée géographiquement (mais aussi dans le temps puisqu'elle se présente
comme à ses origines). Mais là-aussi il est de bon ton de fermer les yeux sur
cette réalité, de préférer des intérêts économiques à des intérêts
sécuritaires. Vendre quelques avions, quelques armes, attirer des fonds, aller jusqu'à
permettre le financement de projets dans les banlieues sans vraiment rien
contrôler, vaut bien quelques compromissions, n'est-ce pas? Suivre une
politique étrangère dictée de l'extérieur est par ailleurs devenue la règle. Et
dans tout ça les vrais intérêts de la France, où se trouvent-t-il? Où se
trouvent-ils quand les financiers de l'islamisme conquérant sont considérés
comme des alliés, comme des partenaires honorables? Où se trouvent-ils quand un
allié pilonne avec notre consentement ceux (les Kurdes en l'occurrence) qui se
battent contre le même ennemi que nous, celui qu'on désigne, en oubliant les
autres, les modérés, peut-on le dire sans rire ou pleurer, qui seront aussi nos
amis dans le futur, espère-t-on? Où se trouvent-ils quand on est aveugle à ce
point? Bien que je doute qu'il s'agisse là d'aveuglement. Il s'agit pour moi de
fautes devant l'histoire très conscientes. Il s'agit d'une mise en danger consentie
de ce que nous sommes.
Alors maintenant on peut pleurer,
parler d'horreur, de crimes, de guerre. On peut décréter un deuil national. On peut
confiner les Français chez eux. On peut aussi donner des coups de menton, ils
ne vont pas tarder, accompagnés d'un discours belliqueux bien huilé et
peut-être suivis de projets de lois liberticides pour les Français, tous les
Français. On peut organiser une marche à laquelle on conviera le gratin de la
planète pour montrer combien tout le monde nous aime et nous plaint. Mais tout
ça n'est que du vent, de l'émotion vendue en barres par des communicants rompus
à la chose. L'émotion devrait d'ailleurs être interdite aux dirigeants d'un
pays. Ils ne sont pas là pour montrer leurs états d'âme, mais pour gouverner,
et donc agir pour que ça ne se renouvelle pas. L'émotion ne remplacera jamais
l'action et l'action n'est pas de s'émouvoir. Ni de constater. Ni de déplorer. Ni
même de se contenter de rester dans une position défensive, en évitant certains
attentats et en serrant les fesses pour que les autres ne se produisent pas.
C'est offensif qu'il faut être, et pas seulement en paroles, mais en actes. Et
pas une semaine ou un moins. C'est une guerre totale et permanente. Et pas en
bombardant l'EI une fois par mois et en en faisant un titre de gloire.
Mais, voyez-vous, je n'espère
rien. Plus rien.
PS : plus haut j'évoquais un
terroriste possiblement titulaire d'un passeport syrien. C'est maintenant
confirmé. Il s'agit d'un migrant entré par la Grèce. L'EI l'avait promis. Il a
tenu parole. Combien d'autres parmi les dizaines de milliers entrés en Europe,
vous savez les médecins et ingénieurs qui devaient assurer l'avenir de notre
Europe qui se dépeuple de ses autochtones?
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