"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

dimanche 26 juillet 2015

Cherchez l'erreur !






Paresse et manque de temps m’obligent à aller au facile et à faire du copier-coller pour l’essentiel dans ce billet. Cela dit, je pense que la comparaison de parcours scolaires et professionnels que je vous propose concernant deux individus occupant les mêmes fonctions, l’un succédant à l’autre (je n’oserai même pas penser à la formule largement utilisée « remplacer », vous comprendrez pourquoi), donc je pense que cette comparaison se suffit quasiment à elle-même, même si je me permettrai quelques commentaires.

Voici un premier parcours dont je tronque volontairement la fin :
Diplômé de l’École polytechnique et ingénieur du corps des Mines, il débute sa carrière, en 1974, comme chef de la division énergie à la DRIR (Direction Régionale de l’Industrie et de la Recherche) d’Ile-de-France et chef de mission auprès du Préfet de région.   De 1978 à 1982, il devient directeur du service économique puis du service des économies de matières premières à l’Agence pour les économies d'énergie.   De 1982 à 1984, il est rapporteur de la Commission de l’énergie des 8ème et 9ème plans, en tant que secrétaire général de l’Observatoire de l’énergie.
À partir de 1984, il œuvre au sein de la Direction générale de l'énergie et des matières premières, d'abord comme directeur adjoint de la direction du gaz, de l’électricité et du charbon au ministère de l’Industrie, dont il est directeur de 1991 à 1995. À ce titre, il est commissaire du gouvernement auprès d’EDF, de GDF et de Charbonnages de France.
De décembre 1995 à 1998, il passe à la SNCF comme directeur de l’économie, de la stratégie et des investissements.
En octobre 1998, il devient directeur général de l’énergie et des matières premières au ministère à l’Industrie, qu’il quitte en 2007. À ce titre, il a été commissaire du gouvernement auprès de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) et représentant français au comité de direction de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qu'il a présidé en 2002 et 2003.

Et maintenant le second, expliqué par celui-là même sur son site qui en est le produit et dont on imagine qu’il ne se dévalorise pas :
Après de multiples « petits boulots » qui m'ont permis de financer mes études d'animateur socioculturel tout en subvenant aux besoins de ma famille, j'ai débuté ma carrière professionnelle en 1978 comme journaliste producteur d'émissions à Radio France et FR3.
Par la suite, j'ai participé, de 1982 à 1986, au lancement des télévisions locales sur les réseaux câblés, comme responsable de ce secteur, au sein de la mission interministérielle pour le développement du câble.
J'ai ensuite créée ma propre entreprise, comme profession libérale, avant de devenir directeur associé d'une société de production dans le secteur du multimédia et de la communication événementielle.
J'ai quitté volontairement ces fonctions en 1997 pour me consacrer pleinement à mon mandat de député.
Comme tout ça est assez flou, j’apporte quelques précisions, au moins sur les études : celles dont il est question c’est un passage en psycho pour aboutir sur un DUT d’animateur social.
Sinon, donc, c’est la politique qui a rempli les journées de cet homme, devenu donc député en 1997 après avoir été un élu local et conseiller régional. Bon, ce n’est pas une tare, d’autant plus que l’homme figure parmi les plus assidus et les plus productifs à l’assemblée nationale. On notera aussi, il faut être honnête car ça importe pour la suite, qu’il s’est spécialisé dans les questions d’énergie. Il fut d’ailleurs conseiller dans ce domaine des candidats Royal et Hollande en 2007 et 2012. Eh oui, j’avais omis de préciser que cet homme émarge au parti socialiste depuis 1979.

Vous avez donc pris connaissance de deux parcours pour le moins différents de deux hommes dont l’un est appelé à succéder à l’autre. Si évidemment il s’agissait d’un poste de directeur d’une usine de production d’andouillette, il n’y aurait pas lieu de polémiquer, les deux n’ayant à priori des compétences relativement similaires dans le domaine, à savoir aucune.
Mais il ne s’agit pas de production d’andouille. C’est de transport d’électricité dont il est question et plus particulièrement d’électricité haute tension. Le premier individu, Dominique Maillard, est en effet président de RTE (réseau de transport d’électricité) depuis 2007 et devra céder sa place dans quelques semaines alors qu’il est âgé de 65 ans, à François Brottes âgé pour sa part de 59 ans.
Je vous invite à aller jeter un œil sur le site de RTE pour comprendre les missions de cette filiale d’EDF (http://www.rte-france.com/). Je cite juste un petit extrait : « Au cœur du système électrique, nous sommes responsables de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité. Pour assumer cette mission, nous recourons à trois domaines d’expertise : gestion des infrastructures, pilotage du système électrique et conception de mécanismes de marché. » . C’est juste pour vous montrer la dimension technique de l’entreprise en question.
Et maintenant comparez les parcours respectifs de Dominique Maillard et de François Brottes et trouvez où se situe l’erreur.
Pour ma part, comme ça, à vue de nez, je me dis que l’Etat socialiste est un assez, euphémisme, mauvais DRH. Ou encore que la fonction de DRH est subordonnée aux intérêts particuliers, au sectarisme politique, au copinage… en fait tout ce qui caractérise une république irréprochable selon la conception de Hollande ou la philosophie socialiste en général. La seule bonne nouvelle dans tout cela, car il faut y ajouter par exemple les nominations au rang de préfet hors cadre (une spécialité de Valls) ou à la tête d’organisme ou institutions culturelles, encore que dans ce domaine on prenne garde à mettre au moins des gens du milieu et non des garçons-boucher ou des sidérurgistes, donc la seule bonne nouvelle, et elle est même excellente, c’est que ça sent le roussi pour le pouvoir en place.

Je ne pousserai pas la mesquinerie jusqu’à évoquer le stratagème utilisé par ce pouvoir pour éviter une élection partielle au départ de Monsieur le député Brottes de l’Assemblée Nationale, ou encore jusqu’à considérer que financièrement parlant ce dernier ne fait pas une mauvaise affaire puisque chaque année à la tête de RTE devrait lui rapporter environ 35 années de SMIC, mais sans doute le vaut-il bien. Cela dit ça reste légèrement moins qu’un auteur des Guignols, mais quand même parmi les plus anciens. Mais ça c’est le privé donc ça ne nous regarde pas… quoique ce pouvoir montre parfois son attachement à la morale quand certains patrons gagnent trop ou partent à la retraite dans des conditions très avantageuses. A moins que ce ne soit juste dans les cas où ces patrons sont supposés de droite.
En fait je crois que je ne comprendrai jamais rien au socialisme ennemi de la finance et des riches à partir de 4000 € mensuels. Le cadre moyen en fin de carrière est sans doute bien moins respectable que des saltimbanques ou des gens aux compétences douteuses placés à leur poste selon le fait du prince, ou en l’occurrence de la princesse puisqu’il semble que ce soit Royal qui ait imposé Brottes au détriment du candidat soutenu par le président d’EDF qui certainement n’y connait rien. Après tout ce n’est qu’un dirigeant d’entreprise ayant une longue expérience derrière lui.
Cherchez l’erreur !

2 commentaires:

  1. Ecoeurant.
    Indépendamment (presque) de cette triste affaire, c'est curieux comme les choses semblent s'inverser dans l'histoire récente de l'Europe: la dictature soviétique a disparu et la démocratie occidentale, qui semblait réelle du moins au lendemain de la guerre, s'est pervertie en une dictature molle qui tend même à se durcir petit à petit, contre vents et marées (conf. en dernier lieu la loi de surveillance française). J'ai cru longtemps que la guerre entre l'OTAN et la Russie n'aurait pas lieu, mais finalement je crois que si, peut-être simplement pour détourner l'attention des masses du clash financier qui se prépare, probablement dans moins de 6 mois (avant que la Russie ait fini de déployer les S500?).
    Pardon pour ce moment de déprime. Comment voyez-vous les choses de Russie? Cordialement

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    1. Bonjour à vous,

      je suis tout à fait d'accord avec vous sur cette évolution de la démocratie occidentale qui n'en est déjà plus une à mon sens même si elle tente, mais de plus en plus difficilement, à en maintenir les illusions. Oui, il s'agit juste d'un simulacre auquel les peuples sont conviés de se prêter, et quand ils ne le font pas tant pis.
      Le système, puisque c'en est un à mon avis se durcit. Je note souvent l'évolution qui a eu mieux entre 2003 quand la France et l'Allemagne s'alliaient à la Russie pour dire "non" à la guerre en Irak et notre époque qui nous dévoile une unanimité pour voter des sanctions contre la Russie tandis que l'on sait que certains pays sont contre, parce que leurs intérêts en souffrent et aussi parce qu'ils sont dans le fond d'accord avec la politique russe, je pense à la Hongrie par exemple. En juste un peu plus de 10 ans et le système a été verrouillé.

      Quant à la guerre, c'est une éventualité que je juge peu probable. D'abord parce qu'elle ferait très mal à l'Europe et qu'il faudrait être fou pour s'y risquer. Cela dit l'allégeance à Washington laisse envisager le pire et même cette folie. Mais surtout parce que l'Europe n'est plus capable ni physiquement (entendez militairement) et surtout mentalement de mener une guerre d'ampleur.
      Evidemment tout cela mériterait d'être développé.

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