"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

lundi 25 mars 2013

Vers la fin de notre défense (1)




Un froncement de sourcil de Barroso ou de Angela a sans doute beaucoup plus d'effets sur notre glorieux président qu'une menace de démission, mais ça n'arrive pratiquement jamais la dernière remontant à 1982, d'un de nos chefs d'état-major d'armée ou des armées. Un froncement de sourcil d'un des deux personnages précités inquiète davantage notre chef des armées que la perspective de voir la France dépouillée de sa capacité de défense. C'est donc la défense qui va trinquer en premier. Il faut dire que ça a commencé dès l'été 2012 avec une réduction des crédits d'équipement ainsi qu'une restriction du recrutement et du tableau d'avancement. Comme les armées sont restées silencieuses, mais doit-on attendre autre chose d'elles, on peut continuer.

Donc voilà, c'est la crise et la signature d'un traité de stabilité budgétaire européen qui fut si habilement renégocié par Hollande et sa clique qu'aucune virgule n'en fut déplacée, nous impose de tenir des objectifs budgétaires que nous ne tiendrons d'ailleurs pas, dès cette année, malgré les déclarations tonitruantes de début de mandat et même après. On allait voir ce qu'on allait voir. On a vu, et dans tous les domaines, sauf dans celui de l'innovation sociétale où là on a été aveuglés. Mais quand même les Européens, la commission et les autres ne l'entendent pas de cette oreille et même si ça passera pour cette année, mais ce n'est même pas encore acquis, faut dire que pépère n'inspire pas une grande confiance à ses partenaires, quand même les Européens ont désormais des exigences et veulent savoir comment la France va faire pour honorer ce traité âprement renégocié par elle. Donc ça urge. Et faut taper là où ça ne fait pas mal ou trop mal. Mais faire mal ou pas mal n'a pas la même signification pour tous : pour certains ce seront les intérêts vitaux de la France qui devront être préservés, pour les autres ce seront les intérêts catégoriels à commencer par les siens. Et concernant notre gouvernement on comprend très bien que pour sa préservation, déjà bien mal assurée, il s'agira de ne pas trop déplaire à son électorat ou ce qu'il en reste. Les intérêts de la France ne constituent certainement pas une priorité.
D'ailleurs quand on a au pouvoir un président pleutre et une gauche vis-à-vis de laquelle le mot nation suscite au mieux l'indifférence mais plus généralement l'effet d'un vomitif aux vertus laxatives, on comprend aisément vers qui se tourner quand il s'agit de trouver des économies. On ne remettra pas en cause une AME servie généreusement à des gens qui n'ont rien à faire en France, on ne se penchera pas de façon trop assidue sur les différentes fraudes sociales dont on sait à peu près qui sont les heureux bénéficiaires, on ne reverra pas à la baisse et surtout l'opportunité de verser de substantielles subventions à des associations dont l'objectif à peine caché est de salir le pays qui les nourrit, on ne reviendra pas sur le financement aux frais du contribuable des syndicats, petites bureaucraties minables qui ne travaillent que pour elles et leur confort faute de représenter les salariés,… Non il est plus facile de tailler sans réflexion préalable dans le budget de la défense.

Vous me direz que tailler dans le budget de la défense, c'est une spécialité française. Depuis la création de la 5ème République on est passé de 5,5% du PIB à 1,5 aujourd'hui. Et il serait malhonnête d'imputer cela uniquement à la gauche, même si elle y a pris largement sa part. Evidemment les 5,5% correspondent à une période historique donnée, la fin de la guerre d'Algérie et aussi évidemment l'acquisition par la France de sa force de dissuasion avec ses vecteurs ainsi que la création de deux groupes aéronavals. Les efforts consentis par de Gaulle sont évidemment en adéquation avec sa vision de la France, de sa grandeur et de son influence internationale. Peut-être que lui a conscience qu'un poste permanent au conseil de sécurité de l'ONU représente un prix à payer. Ceci dit, l'effort initial fait, le budget pouvait diminuer ensuite. Disons que jusqu'au départ de Giscard on était stabilisé légèrement en-dessous des 3%.
L'arrivée des socialistes au pouvoir correspond au début d'une descente aux enfers pour les armées. Faut dire que pendant la période, la chute du bloc soviétique face auquel nous étions principalement orientés a permis à certains de réclamer "les dividendes de la paix". Paradoxalement à une époque où l'armée française est intervenue plus qu'elle ne l'avait jamais fait depuis la guerre d'Algérie. L'ère Mitterrand n'a pas été avare en effet en termes d'interventions substantielles, au Tchad, au Liban, dans le Golfe et en ex-Yougoslavie principalement. Là il convient de faire une pause sur la guerre du Golfe qui aurait dû alerter les socialistes au pouvoir à l'époque et qui ont préféré détourner le regard. La guerre du Golfe a été une catastrophe dans la mesure où elle a révélée l'incapacité de nos armées à faire face à ce type de conflit. Pour une raison essentielle : la conscription. La décision de ne pas engager le contingent lors de ce conflit a provoqué un bordel, c'est le mot adéquat, sans nom. Je n'entrerai pas dans les détails, mais il n'aurait pas fallu que ce conflit dans lequel notre rôle fut d'ailleurs bien modeste et même davantage perdure. La chute du bloc soviétique et les leçons de ce conflit auraient dû provoquer une mutation profonde de nos armées. Mais il faudra attendre 1996 avec la décision de professionnaliser pour que cela soit amorcé. Mais pas de chance! La victoire des socialistes aux législatives de 1997, alors que les moyens auraient dû être donnés aux armées pour réussir la transition vers la professionnalisation s'est traduite par une loi de programmation militaire amputée de 20%. En 2002 le problème des effectifs avait été réglé, mais les matériels n'ont pas suivi. Quant à ceux en place, très vieillissants déjà ils ont connu une crise de la maintenance sans précédent, avec pendant les bonnes périodes des taux de disponibilité des matériels majeurs tournant autour des 50%. A vrai dire, les armées ne s'en sont jamais remis et par exemple l'officier pilote d'hélicoptère mort le premier jour de l'engagement au Mali aurait dû sans ces retards et abandons voler sur un Tigre plutôt que sur une Gazelle. Ceux qui ont une petite connaissance de la chose comprendront la différence et pourquoi cet officier pourrait être encore en vie aujourd'hui. Je pourrais parler des adaptations demandées sur certains véhicules en service en Afghanistan pour protéger les combattants et repoussées par manque de crédits. Maintenant les politiques peuvent venir hypocritement se recueillir sur les dépouilles de nos soldats morts en opération, bien que ce ne soit pas, semble-t-il, la tasse de thé de Hollande préférant offrir des obsèques nationales à une célébrité médiatique, de gauche évidemment, morte prématurément à 96 ans plutôt que de s'incliner sur les cercueils de ceux qu'il envoie à la guerre.
Je m'en étais arrêté aux années Chirac-Jospin. Le second mandat de Chirac et celui de Sarkozy se sont soldés par une quasi-stabilité des dépenses militaires en proportion du PIB, autour des 1,6%.

Au début de ce billet j'avais souligné que dès la prise de fonction de Hollande, du moins quelques semaines plus tard, les armées commençaient à être ponctionnées. Mais vraisemblablement, et c'est même sûr, ce n'était qu'un début. Les hypothèses retenues actuellement, dans tous les cas, indiquent que l'effort consacré à la défense va être encore réduit. Mais de cela, du processus et des conséquences envisageables, nous parlerons dans un prochain billet.



 

2 commentaires:

  1. de ma position de profane je vois bien la dimension démagogique: les grandes guerres européennes sont loin et point n'est besoin de craindre un adversaire à l'armée high tech, la France n'intervient que chez les "sauvages" sans techniques et les vieilles guimbardes qui trimbalent nos soldats dans les regs suffiront bien

    sauf qu'on ne sait pas la part de la responsabilité de la vétusté sur nos pertes en hommes à part la première victime au Mali

    je pense que vous continuerez sur le nucléaire toutes portées et que vous envisagerez l'organisation anti missiles, un brouillon obamien dont on ne sait pas quels furent les engagements hollandais de manière précise

    c'est un sujet scandaleux que la défense car on se contente d'aimer notre armée sans exiger le sort qu'il lui est fait

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  2. Salut expat
    Une vieille habitude, toujours les mêmes qui trinquent, facile car dans la boutique tout le monde la ferme
    Remarque, la dernière fois qu'ils l'ont ouverte, le quarteron célèbre , à Paris ils ont mouillé les couches...
    Il semble, info non vérifiée de mon pater qui suit pas mal l'aéro, que des plaisantins aient passé une petite annonce dans la Provence ou canard du genre:à vendre porte avions 1ère main pour un paquet d'euros, contrôle technique ok
    Prix à débattre s''adresser à l'élysée......
    Des gars de la royale désabusés? ???? Va savoir
    Le Drian va essayer de défendre le coup au mieux je crois, un des moins tocards du lot
    Enfin c'est une histoire sans fin, livre blanc du moment dont l'encre n'a pas encore séché que crac, 2 ème service...
    Sinon gros mou est censé causer dans le poste jeudi mais je ne regarderai pas, je ne peux pas j'ai piscine :-)
    Berezina de a à z, le gadin sidérant, on gaze les mômes et les petits vieux en France, nouveauté mais les hostilités sont lancées, manif extra maousse,et ce n'est que le début
    Chouette, très chouette ce qui se passe ici, on va tous finir dépressifs et en caleçon

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