Politiquement on ne sait pas ou
on ne sait plus trop ce qu'est le parti socialiste depuis le grand tournant de
1983 qui l'éloigna définitivement des classes populaires pour le plus grand
bonheur du front national. Et c'est ainsi que 30 ans plus tard, tandis que
Paris ou Lyon où sévissent les bobos demeurent socialistes alors que partout
c'est la débâcle, des villes comme
Hayange ou Hénin-Beaumont passent au FN. Je vous épargne un topo sur la
sociologie des ces deux dernières villes. Mais vous m'aurez compris.
A l'aune de ces exemples on a
l'image de ce qu'est devenu le PS, en tant qu'entité politique. C'est sans
doute d'ailleurs pour cela qu'en 2009, atteint d'une crise de sincérité, Manuel
Valls devenu depuis premier ministre et se revendiquant désormais socialiste,
voulait que le parti change de nom et abandonne un qualificatif "un
peu" en déphasage avec la réalité. Evidemment il fut rappelé à l'ordre et
même menacé d'exclusion, sans doute pas parce que ses constats étaient considérés
comme faux, mais parce que le label socialiste avait encore un poids dans
l'imaginaire collectif. Le socialisme n'est-ce pas le bien, le progrès, la
morale, enfin vous voyez tous ces trucs-pipeau dont ces braves gens pensent
qu'en les mettant en avant, en les rabâchant sans cesse, ça évitera de fouiller
plus en profondeur et de constater de tristes réalités? Les Français s'y trompent d'ailleurs de moins
en moins, les dernières élections étant une cinglante illustration d'une prise
de conscience, hélas trop tardive.
Si on ne sait pas trop ce que
c'est politiquement, on a compris par contre que c'était une formidable machine
à assurer des carrières même si les critères demeurent également vagues. Si on
se focalise sur certains éléments, on pourrait même penser que la
déméritocratie est devenue le principe de promotion au PS. Faut dire qu'avec un
tel président issu d'un tel parti, ce n'est pas vraiment étrange. Après avoir
choisi le plus mauvais pour les représenter à la présidentielle qu'il gagna, les
militants ne devront pas s'étonner que quand on est mauvais au PS, les chances
de progresser existent toujours. Au pire si la promotion n'est pas au
rendez-vous, un poste avec un salaire alléchant permettra d'envisager l'avenir
avec sérénité, le temps de se faire oublier, de faire oublier ses
insuffisances.
Prenons quelques exemples
récents.
Nous avons eu un ministre de
l'éducation bien plus préoccupé par les rythmes scolaires puis par
l'introduction de la théorie du genre, en fait sa mise en œuvre, à l'école, que
par la réussite scolaire, la vraie, pas celle des chiffres du baccalauréat. Sa
position étant devenue intenable il ne fut pas reconduit. Lui-même d'ailleurs
ne se faisait aucune illusion, et donc il postula pour une tête de liste aux
européennes, ce qui lui assure évidemment d'être élu, c'est d'ailleurs le seul
type d'élection qui a pu lui assurer un fauteuil dans sa carrière politique, ce
qu'on lui accorda volontiers. On se débarrassait de lui en lui offrant quand
même une contrepartie intéressante, tant financièrement que dans la durée
puisqu'il sera toujours député européen quand la gauche socialiste aura rendu
le pouvoir à d'autres dans 3 ans.
Nous avons eu également un
ministre de l'économie et des finances, celui qui le premier dans la bande qui
nous gouverne fit preuve d'empathie vis-à-vis des contribuables en comprenant
leur ras-le-bol, mais dont on ne peut pas dire qu'il brilla particulièrement et
obtint des résultats qui le feront passer à la postérité. Et bien parce qu'il
n'a pas été bon, il sera commissaire européen. Et il n'aura pas à le regretter. Car quand on
est commissaire européen, non seulement on est très bien payé, sans parler des
avantages, et surtout on n'a de comptes à rendre à personne.
Cerise sur le gâteau, je ne peux
pas en terminer avec ce billet sans évoquer le cas de l'inénarrable Harlem
Désir, jusqu'à aujourd'hui premier secrétaire du PS. Il fallait bien trouver
des raisons à la raclée des municipales. Du moins notre pépère national, afin
d'avoir moins mal, devait bien trouver d'autres coupables que lui-même. Et ce
fut donc Harlem Désir qui fut choisi dans le rôle du bouc-émissaire. Certes on
ne pourra pas dire qu'il aura été bon à son poste, que son aura, son charisme
laisseront des traces et feront verser des larmes à son pot de départ. Mais
enfin à ce poste on trouva aussi nul que lui entre 1997 et 2008, ce qui au
passage lui donne de l'espoir pour l'avenir. En plus, et d'ailleurs, c'est bien
parce qu'il était nul, comme son illustre prédécesseur évoqué qu'il fut choisi
pour occuper ce poste, juste histoire que le parti ne fasse pas d'ombre au
gouvernement. Et il est donc bien hypocrite aujourd'hui de faire semblant de
découvrir la vacuité du personnage. Mais admettons! Et bien parce qu'il est nul,
il va très logiquement, et ce n'est que justice, être démis de ses fonctions.
On aimerait qu'il en soit ainsi avec d'autres. Mais comme il est socialiste, on
ne va pas le laisser tomber, même si par ailleurs il dispose d'un mandat de
député européen renouvelable en tant que tête de liste en Ile-de-France. Comme
il est mauvais, il est normal qu'on lui donne une promotion. Il sera donc
secrétaire d'Etat aux affaires européennes. "Tu est mauvais, tu seras
secrétaire d'Etat. Si tu le deviens encore plus, tu seras ministre. Fais encore
un effort et tu seras président." Voilà bien le fameux principe de
déméritocratie tel qu'il est appliqué chez les socialistes. Aux plus nuls
d'entre nous, les mains pleines! Voilà qui devrait finalement plaire à pas mal
de monde.
On notera en plus que c'est aux
affaires européennes qu'il est nommé. C'est assez remarquable pour un parti
européiste de nommer une brêle à ce poste.
Sinon on ne pourra que souhaiter
au successeur de Désir à la tête du PS de meilleurs résultats. Certes on
pensera que ce n'est pas difficile. On notera d'ailleurs que sur un point Désir
est déjà dépassé par Cambadélis. Tandis que le premier ne compte qu'une
condamnation, il fut condamné le 17 décembre 1998
à 18 mois de prison avec sursis et
30 000 francs d'amende pour recel d'abus de biens sociaux pour un emploi
fictif, le second en enregistre déjà deux : Il est condamné en janvier 2000 à cinq mois de prison
avec sursis et 100 000 francs d'amendes pour recel et abus de bien
sociaux pour un emploi fictif également, et en juin 2006,
il est condamné à six mois de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende pour recel d'abus de confiance, pour un emploi
fictif encore, à la MNEF. Du coup, vu son état de récidiviste, je le soupçonne
d'être un fervent soutien de Taubira.
Parti de la morale, vous avez
dit?
Tiens d'ailleurs, si ma mémoire
est bonne, il avait été dit en 2012, par pépère, que ne pourrait entrer au
gouvernement quelqu'un qui avait été condamné. Est-ce donc la valeur de Harlem
désir qui le rend si indispensable et
oblige notre si vertueux président à
renoncer à cet engagement?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire