"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

samedi 2 juin 2012

Normalité et laxisme : la fête de la délinquance


Le nouvel exécutif en attendant de trouver sa chambre lui permettant enfin de légiférer, donc de commencer à travailler sérieusement, s'occupe comme il peut. Certes quelques décisions ont été prises qui pouvaient l'être par la voie réglementaire, certaines coûteuses comme l'augmentation de 25% de l'allocation rentrée scolaire, celle qui n'empêche pas certains enfants d'arriver à l'école la trousse vide, allez savoir pourquoi, et que ne compenseront pas les diminutions de salaire de notre président et de ses ministres, dont le nombre en hausse et ce qui va autour illustre bien une vieille tradition socialiste qui est de préférer la quantité à la qualité.
Donc comme on n'a pas grand-chose à faire, parce qu'on ne peut pas faire grand-chose, on s'occupe comme on peut. On fait des déclarations, on imagine des choses plus ou moins heureuses, et on joue aux normaux.

Sur ce dernier point notre président est évidemment en pointe. C'était effectivement un des points de son programme. Assez curieusement d'ailleurs ça a l'heur de plaire à ceux-là même qui accusaient Sarkozy de désacraliser la fonction présidentielle. Mais après tout c'est son affaire, s'il veut jouer les normaux. Et celui du service de sécurité qui aurait sans doute préféré assurer la sécurité d'un président normal, c'est-à-dire se comportant comme un président, plutôt que d'un homme normal soumis à ses fantaisies. Même chose pour les ministres d'ailleurs, j'y reviendrai. Ce qui m'interpelle par contre, c'est que les gens normaux, en général, ne sont pas obligés de crier partout qu'ils sont normaux. C'est un peu comme les gens qui sont sains d'esprit et qui ne se sentent pas obligés de le rappeler à tout moment. Seuls les fous revendiquent leur normalité, psychique j'entends.
Et évidemment si le président est normal, les ministres se doivent de l'être également. C'est donc avec une certaine jubilation que sont attendus désormais les conseils des ministres pour voir comment les uns et les autres vont arriver dans la cour de l'Elysée. On suppose que Valls en tant que voisin vient à pied, mais les autres? On savait déjà que Duflot se déplaçait en RER et en métro, ce qui a obligé ses gardes du corps à se doter de cartes orange. Au moins, grâce au service minimum instauré par Sarkozy elle n'aura pas d'excuses pour ne pas venir les jours de grève. Taubira a choisi pour sa part le vélo, demandant expressément aux policiers qui l'accompagnent dans ses déplacements de se doter de VTT. Seront-ils autorisés à se vêtir de la tenue ad hoc, ça on ne le sait pas encore. Alors on attend désormais avec impatience les prochaines initiatives : rollers, skate-board, trottinette? Peut-être que notre ministre asiatique optera-t-elle pour le pousse-pousse? Tandis que les maghrébins pour marquer leur différence pourraient opter pour le chameau. L'absence d'Indien dans le gouvernement permet de s'affranchir d'un élargissement du portail de l'Elysée… pour l'instant. En tout cas tout ça est beau, écolo et montre la capacité d'adaptation du service de protection des hautes personnalités qui chaque semaine doit se préparer à une nouvelle lubie. La formation de ces policiers d'élite devra d'ailleurs être réévaluée en ce sens. Et au moins ils auront des choses à raconter à leurs enfants. Mais pas sûr tout de même qu'ils apprécient. Mais ça n'a pas d'importance, après tout.

Mais tout ça c'est quand même un peu du folklore, destiné certes à occuper du temps d'antenne. Ce qui est davantage important ce sont les déclarations qui fusent ici ou là ou encore les projets qu'on porte à certains ministres.
Parmi ceux qui ont fait fort, on a évidemment Taubira qui, entre autres, revient sur les tribunaux correctionnels pour les mineurs récidivistes de plus de 16 ans, en fait sur une mesure dont on n'a pas encore pu mesurer la pertinence ou au contraire la nuisance. Mais comme il convient de se démarquer du gouvernement précédent, on n'est sans doute pas arrivé au bout de ces démarches. Ceci dit revenir à la situation antérieure qui a fait tout de même la preuve de son inefficacité, peut paraitre assez incongru. L'ordonnance de 1945 sur les mineurs serait-elle toujours pertinente en 2012? Certains sembleraient donc le penser. Mais ceci participe peut-être de la nostalgie et de l'attachement qui va avec tout ce qui s'est fait juste après la libération. Le programme du CNR de 1944 et autres mesures parallèles ou consécutives semblent pour certains être l'alpha et l'oméga. Il faut dire que ça aide quand on n'a pas d'idées et qu'on est rébarbatif à la réforme. Et puis il ne faut pas faire de peine à Hessel.
Quoiqu'il en soit l'annulation de cette disposition semble ramener la gauche à ses vieux démons, c'est-à-dire beaucoup d'indulgence vis-à-vis des délinquants, et peu de souci des véritables victimes. Doit-on aller jusques aux analyses de Zemmour, celles qui lui doivent d'encourir une nouvelle fois les foudres de la bien-pensance antiraciste, qui précisent à quel type de population profite cet angélisme retrouvé? Personnellement je le pense. Et les références aux propos anciens de Taubira qui expliquait que sa loi sur l'esclavage ne pouvait pas faire apparaitre les traites qui n'étaient pas occidentales par le fait qu'il ne fallait pas culpabiliser une certaine composante jeune de notre population semble confirmer un certain parti-pris favorable vis-à-vis de cette dernière. Il faut dire qu'elle n'est pas la seule dans ce gouvernement puisque notre actuelle ministre déléguée à la francophonie et aux Français de l'Etranger (qu'ai-je fait pour mériter ça?) considère "qu'à qualité égale, priorité au beur puisqu'il a eu plus d'obstacles à franchir qu'un blanc de souche".

Bien évidemment, le ministère de l'intérieur, devant très logiquement travailler en parfaite symbiose avec celui de la justice, ne pouvait rester insensible à cette tendance. Et donc, il devait lui-même faire un geste bienveillant envers cette population cible que d'ailleurs il faut aussi remercier pour son vote aux présidentielles et dont on attend d'ailleurs beaucoup pour les législatives.
Et donc une brillante idée, inspirée une nouvelle fois par nos brillantes associations anti-racistes qui voient le noir et l'arabe en proie à de perpétuelles persécutions, tandis que le blanc pour sa part ne peut évidemment pas être victime de racisme, a germé dans la tête ou de notre fringant nouveau ministre de l'intérieur ou de ses conseillers : la chasse au contrôle discriminatoire, plus communément appelé contrôle au faciès.
Certes quelqu'un que j'ai déjà cité aura bien un jour expliqué les raisons de ce type de contrôle. Il fut honni pour ces propos, mais pas condamné contrairement à ce que d'aucuns affirment, faisant un facile amalgame entre deux affaires jugées simultanément. Ce qui laisse supposer qu'il n'avait pas tout à fait tort, ce que certains hommes de terrain fort honorables, comme le juge Bilger, par exemple, ont d'ailleurs confirmé. Par ailleurs on peut supposer qu'on trouvera davantage de personnes en situation irrégulière sur le territoire chez des gens disposant d'un certain morphotype. Mais comme les faits ne peuvent être supérieurs à certaines idéologies bien-pensantes, ces arguments ne peuvent être retenus. Et il est donc scandaleux de voir les membres de cette chère diversité contrôlés davantage que les autres, les pâlichons.
Donc la brillante idée dont l'exposé va suivre est sortie de nos brillants cerveaux de la place Beauvau, et sera, comme l'a confirmé notre nouveau premier ministre, sans doute mise en application. Il s'agit du récépissé, ou de l'attestation de contrôle.

Ainsi toute personne contrôlée pourrait-elle bientôt recevoir une attestation montrant qu'elle a déjà été contrôlée. Cette attestation devrait comporter le matricule du policier à l'initiative du contrôle ainsi que son nom. Et pourquoi pas son adresse, pendant qu'on y est? On se rappelle des noms des policiers de la BAC sur les murs des cités à Grenoble ce qui a nécessité leur mutation parce que leurs vies, ainsi que celles de leurs familles étaient en danger. Sans oublier que beaucoup de policiers, étant donné leur salaire mirobolant vivent également dans des cités et tentent de maintenir le secret sur leur profession.
Mais la lutte contre les discriminations vaut bien quelques prises de risque, n'est-ce pas? D'ailleurs avec un peu de chance, bientôt il n'y aura plus de discrimination car plus de contrôles du tout. Qui risquerait sa peau pour un si maigre salaire après tout. Donc tout sera merveilleux. Les associations seront contentes et les délinquants en herbe également.

Sinon, comment ça peut marcher ce genre de mesure et quelles peuvent en être les conséquences à part celle décrite ci-dessus?
Un individu se fait contrôler. "Papiers, s'il vous plait, contrôle de police!". S'ensuit une palpation au corps qui ne révèle rien. "Bien monsieur, voici une attestation de contrôle". L'individu continue sa journée, ses petites affaires, et se voit un peu plus tard, le jour même, le lendemain peut-être, car on ne sait pas trop la durée de validité de ce récépissé, et se voit interpellé par un policier qui lui dit "papiers s'il vous plait, contrôle de police". Et là, fort de son bon droit l'individu en question exhibe son récépissé. Donc à cette étape, il y a deux solutions pour le policier. Soit il contrôle le récépissé et laisse le quidam en question poursuivre son chemin, soit il est d'un naturel méfiant et demande en plus du récépissé les papiers pour vérifier si le nom inscrit sur le sésame de la journée correspond bien à celui inscrit sur les papiers d'identité de l'individu, et, si tout va bien, dresse un second récépissé. C'est sûr que là on progresse! En fait, je pense qu'on compte sur la peur du policier de se voir sanctionner pour discrimination pour se contenter de laisser l'individu poursuivre son chemin sans investigation. Ce qui finalement peut être un plus pour les délinquants. Un tampon sur la main comme dans les boites de nuit serait sans doute alors plus efficace. Mais le problème, c'est que l'individu contrôlé ne disposerait pas du nom du policier.

Bien sûr on comprend les conséquences de tout cela. Un récépissé obtenu en début de journée permettrait ensuite de faire n'importe quoi dans l'impunité la plus totale. Les délinquants auront bien saisi cela et iront faire le pitre devant le premier policier rencontré de la journée pour avoir leur blanc-seing.
Ça permettra également de contrôler les policiers, de voir la mauvaise graine raciste qui germe dans les commissariats. La confiance de l'Etat envers sa police est vraiment exemplaire.
Et éventuellement ça permettra peut-être à l'individu contrôlé vraiment beaucoup de fois, d'obtenir après un nombre de récépissés à déterminer, mais comptons sur l'imagination de ceux qui nous gouvernent pour cela, d'obtenir une chirurgie esthétique aux frais de l'Etat, car là on pourra déduire du nombre de contrôles subis qu'il a vraiment une sale tête.

Donc globalement, cette mesure est un plus pour les délinquants et constitue un double danger pour les policiers, un danger physique et un danger professionnel.
Le changement c'est maintenant!

 

 

 

4 commentaires:

  1. la foire aux idées est ouverte, si possible les idées ayant fait plouf ailleurs en UE, l'Express en parle, pas tout lu, mais mitigé,je voudrais bien voir l'hilarité dans les yeux du vrai bandar de banlieue, ces chenapans sont tout sauf con, et sans les acquis scolaires de base la plus part du temps

    bon on pourrait contrôler plus souvent les costards cravate, on aurait des surprises
    je suggère les jours pairs les blancs, les jours impairs les mat de peau

    dans une ville chic prés de chez moi la poulaille traque les blancs bien sapés avec scoot HT, et le fils d'une amie, à faire le cake a frôlé le pire
    par contre celui qui l'a descendu de son scoot à un rond point et transformé en piéton, casques intégral à deux, et bien le nouveau piéton n'osait pas dire qu'il avait l'impression que c'étaient des arabes
    ensuite j'ai pu constater le morphotype entre les murs de la maison d'arrêt du coin...les blancs c'est parce qu'ils sont slaves ou abrités en quartier VIP, cols blancs et comptables
    le dire envoie aux galères, je prends les rames
    et on redonde on redonde et ça n'avance pas

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Faudrait savoir si ça compte quand le divers est contrôlé par un policier noir ou arabe. Parce qu'il n'y en a pas mal quand même, ce qui tendrait à montrer que l'institution policière n'est pas aussi raciste que certains le pensent. On pourrait donc spécialiser les policiers en fonction de leur sexe et leur couleur de peau. respect de la parité et de la diversité oblige.
      Tout ça devient pénible.

      Supprimer
  2. Salut expat
    Toi tu as effectivement été gâté, le pompon pour les expatriés, benguigui,ses déclarations c'est du lourd
    Elle ne nous aime pas vraiment on dirait et elle ne s'en cache même pas
    Il y a vraiment de quoi se les tailler en pointe avec de tels engins, sidérant ....
    En ce qui concerne les nouveaux contrôles d'identité, une farce ou une connerie ? Les 2 peut être...
    Les rosbeefs le font déjà, mais cela a entraîné un effet pervers: ça leur fait de la paperasse en plus à remplir, je suppose qu'ils n'en avaient pas suffisamment
    Résultats des courses, ils font moins de contrôles pour éviter de perdre du temps
    Je me souviens avoir été fréquemment contrôlé sur paris en 86,mais début juillet 87 avec l'affaire walid gorgi à l'ambassade d'iran, comme j'habitais à 2 pas,c'était contrôle systématiquement en rentrant, des poulets en civil de partout
    Ça ne m'a jamais posé de problème particulier
    Comme quoi, même avec une tronche plutôt typée du nord de l'Europe.....

    RépondreSupprimer
  3. Salut JJ,
    Eh oui, le casting a été particulièrement réussi. J'espère que le prochain remaniement après les législatives nous apportera d'autres surprises aussi agréables.
    Oui c'est vrai que les Anglais se sont lancé dans ce genre de conneries mais en reviennent. Ils n'étaient pas allés jusqu'à faire inscrire le nom du policier sur le récépissé quand même, se contentant du matricule. Cette seule mesure risque de faire diminuer les contrôles de façon drastique. Mais c'est sans doute le but recherché.
    Quand j'allais bosser, je me faisais contrôler tous les jours et à chaque fois que je ressortais ou entrais. J'y ai survécu.
    De toutes façons il est clair que les contrôles se sont sur certains critères en priorité. Tiens ici, c'est simple : on contrôle surtout les jeunes hommes pour vérifier qu'ils sont en règle avec leur service militaire (c'est inscrit sur les pièces d'identité) et bien évidemment les caucasiens ou asiatiques, pour vérifier s'ils sont en règle question séjour et dans le cadre de la protection contre le terrorisme. Personne ne pleure pourtant parce qu'on considère que c'est simplement du bon sens.

    RépondreSupprimer