"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

samedi 10 décembre 2011

Ambiance préélectorale



Ça ne ressemble pas vraiment à une veillée d'armes où le recueillement le partage avec la fraternité. Non, ça ressemble plutôt à une cour de récréation où on se balance des châtaignes, ou peut être davantage même à une arrière salle de bistrot enfumée, sauf que ça théoriquement ça n'existe plus, où des ivrognes de villages voisins s'invectivent à propos de la nullité crasse de l'autre avant de renter piteusement chez eux pour cuver après s'être pris une copieuse avoinée par bobonne laquelle se sera quand même pris une torgnole au passage, celle qu'on n'a pas osé donné à celui du village d'à côté des fois qu'y serait plus fort.
C'est donc à peu près à ça que me fait penser cette triste période, achèvement logique d'un quinquennat pendant lequel l'opposition, faute d'avoir rien à proposer et aussi désireuse de masquer le bocson qui règne dans ses rangs est restée le nez dans les betteraves pour critiquer la politique du gouvernement. Evidemment ça peut être payant, l'époque n'étant pas vraiment à la réflexion et le "bon" mot, l'invective ordurière, la rumeur étant davantage prisés qu'un raisonnement solide fondé sur des faits. Et contrairement à l'adage populaire, plus c'est court, plus c'est bon. Ainsi quelques slogans du style "Sarkozy voleur", "Sarkozy menteur", "Sarkozy défend les intérêts des riches" (ça c'est peut-être déjà trop long), "gauche = morale", "France abimée", "médias à la botte" (non on ne rit pas!),…, sont bien plus efficaces que l'exposé consciencieux de propositions face à une situation préalablement analysée. Mais après tout, ceci n'est pas nouveau et est finalement consubstantiel à tous les régimes, qu'ils soient autoritaires, ou qu'ils soient démocratiques. Dans le premier cas, il fait bien abrutir le peuple, dans le second il faut être capable d'attirer ses voix et même si désormais semble être inscrit dans le marbre le droit à la licence pour n'importe quel crétin, il vaut mieux éviter les choses trop compliquées. Car finalement ça sert à quoi la politique en premier chef? Eh bien à être élu. Et pour être élu on a compris ce qu'il faut faire. Pas tant s'occuper des choses sérieuses qu'on a, qu'on soit de gauche ou de droite, largement sous-traité (la politique économique, budgétaire et financière à l'Europe et aux marchés, la politique de défense à l'OTAN et aux Etats-Unis) que de faire des propositions concrètes, réalistes et réalisables. Reste quand même quelques petits trucs où tenter de faire la différence : l'identité nationale, la diversité, l'immigration, la protection sociale, l'éducation… Des sujets quand même suffisamment importants pour qu'on en parle sérieusement. Or, que constate-t-on à à peine 4 mois du premier tour de l'élection présidentielle : rien! Ou juste des querelles sans intérêt ou des postures assez curieuses.
 
Evidemment, on a dû évacuer en cours de route le thème de la morale. La gauche il y a quelques mois encore tentait de nous faire croire que la droite c'était tous pourris tandis que chez eux on pouvait aller à confesse sans squatter le confessionnal pendant des heures. Evidemment entre temps, il y a eu les frasques de celui qui devait pulvériser Nicolas Sarkozy à la présidentielle, connues mais tues par toutes et tous. Et puis alors que l'affaire Bettencourt pour laquelle d'ailleurs aucun homme politique de droite n'a encore été mis en examen aurait pu permettre au PS de se présenter comme un parti aux mains propres, du moins lavées depuis quelque temps, patatras : l'affaire Guérini, pourtant couverte de tout son poids et ce n'est pas rien par la première secrétaire explose comme une bombe et dévoile des pratiques pas très orthodoxes dans les fédérations. Et tandis qu'un autre affaire d'appel d'offre irrégulier concernant la construction du "pentagone " français pourrait ternir l'image de la droite si cela est encore possible, vla ti pas la fédération PS du Pas-de-Calais qui est soupçonnée de choses pas très nettes ainsi qu'au moins un député de ce département qui aurait un style de vie de riche (donc de droite) mais avec l'argent des autres. Affaire qui au passage témoigne de l'ambiance fraternelle au sein du PS puisque l'inénarrable Jack Lang vient de porter plainte contre Arnaud Montebourg qui l'aurait diffamé. Ambiance! Tout ça pour dire que les thèmes de la morale, d l'honnêteté, de la cupidité, de la vertu, on n'en parlera pas. On laissera ça au front national qui a au moins cet avantage de ne pas pouvoir profiter d'un système qui permet à d'autres de s'égarer ou de succomber à certaines tentations.
 
Mais comme je l'ai dit plus haut, il reste des sujets sur lesquels se positionner clairement. Bon, et bien là on reste quand même sur sa faim. Car pour l'instant on en est quand même encore au niveau des pâquerettes.
Dernier scoop en date : il parait qu'à partir du site de l'Elysée on pourrait rejoindre la page fesse-bouc de Sarkozy. Ça s'est grave, bien évidemment. Ça peut vous biaiser une élection comme pas possible. Et puis d'ailleurs il paraitrait que Sarkozy se permette encore d'effectuer des déplacements et de s'exprimer si près de l'échéance électorale. Car il est évident qu'un président de gauche jamais ne ferait cela. Regardez Mitterrand, il n'est pas sorti de chez lui pendant au moins 6 mois avant sa réélection, sinon ça se serait su. Sauf peut-être pour aller rendre visite à sa fille et à sa maitresses entretenues au frais de l'Etat. Oui je sais c'est pas bien de dire ça, c'est de l'attaque de personnes. Au passage vous remarquerez que la droite de l'époque a su montrer suffisamment d'élégance pour garder le silence sur ce "secret d'Etat" comme le considérait la vieille crapule et ne pas en tirer profit. Reste que ça me fout quand même les boules de savoir que mes impôts on servi aussi à ça et au dispositif chargé de préserver le secret de polichinelle dont le fonctionnement est bien entendu beaucoup, mais alors là, beaucoup moins grave que cette histoire de fadettes ou cette volonté d'identifier un fonctionnaire arrondissant peut-être ses fins de mois en balançant ce qui devait rester secret (de l'instruction) à des journalistes. Eh oui, les donneurs de leçons d'aujourd'hui étaient pourtant bien présents à cette époque et même pour certains en responsabilité. Mais peut-être m'égaré-je? Quoique! Quelques comparaisons ne nuisent pas forcément et indiquent peut-être des changements dans les mœurs assez peu honorables.
 
Et puis il y a bien sûr, mais ce n'est pas propre à cette période préélectorale, même si le filon risque d'être largement exploité, cette tendance obsessionnelle, maniaque, à rechercher dans le camp d'en face la phobie misérable. T'es contre le mariage des homos, donc t'es un homophobe. T'as un point de vue réservé (euphémisme) sur la capacité de l'islam à se séculariser dans notre démocratie qui se veut laïque, t'es un sale islamophobe. En ce moment c'est la germanophobie qui est à l'honneur dans les deux camps, même si l'un d'entre eux ne connait pas suffisamment sa géographie pour distinguer la Norvège de l'Allemagne. Peu importe, leurs ressortissants sont tous blonds aux yeux bleus et ont des accents incompréhensibles. Donc c'est pareil. En tout cas, moi, avec toutes les phobies que je me trimballe, je risque un jour de finir en hôpital psychiatrique, comme au bon vieux temps derrière un certain rideau. Quoiqu'il en soit, faudra se méfier de plus en plus. J'écoutais il y a peu le président de la LICRA qui expliquait que quand il déposait une plainte, ce n'était pas pour limiter le droit d'expression, mais pour permettre au juge d'en fixer les limites. Ce genre de réflexion, ça me fait toujours un peu peur.
 
Mais quand même, je ne voudrais pas être mauvaise langue. Je dois en effet reconnaitre que des sujets de fond sont abordés en ce moment.
Par exemple cette fameuse règle d'or qui devrait, une fois édictée, nous permettre de relever la tête, de sauver l'euro et tout ce qui va avec. Donc proposition abandonnée, reprise puis une nouvelle fois abandonnée de voir cette mesure inscrite dans la constitution donc avec l'aval des socialistes. Quasiment personne, ou très peu diront que c'est déjà dans le traité de Maastricht, origine de tous nos maux (et contre lequel j'ai voté) et que donc cette règle s'impose déjà à toute l'UE. On préfère en faire une affaire politique. Il y a ceux qui ne la voteront pas mais qui sont quand même pour. Le problème c'est celui qui propose, pas la règle. En fait le piège, je crois que c'était ça, et non pas le fait de la voter. Ça ressortira entre les deux tours. Mais beaucoup d'agitation autour de rien, comme souvent.
Et puis il y a ce vieux serpent de mer qui ressort une fois de plus de sa panière à l'initiative cette fois du Sénat : le vote des étrangers non communautaires aux élections locales. Ça fait 30 ans qu'on nous bassine avec ça, à chaque élection. La gauche quand elle pouvait le faire ne l'a jamais fait, et là, alors qu'elle est dans l'impossibilité de le faire, au moins jusqu'en juin, elle utilise le Sénat qui est désormais à sa botte pour faire voter en vain une loi à ce sujet. De qui se moque-t-on? Des Français qui majoritairement restent opposés à ça? Des étrangers auxquels on fait espérer une chose qu'ils ne sont pas près d'obtenir? Enfin, voilà une manière de relancer le front national avant les élections. Doit-on utiliser une des chambres pour cela? J'ai quelques doutes. En tout cas quand on critique le Président pour ses déplacements, on devrait avoir assez d'éthique pour s'abstenir d'utiliser les institutions pour mener campagne.
 
Ben voilà! Tout ça c'était pour dire que cette campagne électorale, alors que des changements sociétaux sont désormais inexorables, démarre sous de bien lamentables auspices. La droite n'a peut-être pas, sans doute pas d'ailleurs, répondu aux différents enjeux qui se présentent. Mais je suis persuadé que la gauche, surtout une gauche divisée comme elle l'est en ce moment, dirigée par un PS tout aussi divisé (et qui va désormais s'étriper au moment de l'officialisation des candidatures aux législatives) n'est absolument pas en mesure de relever les défis qui nous attendent.
Faudra encore une fois voter contre celui qu'on estime être le plus mauvais.

1 commentaire:

  1. ece omo, remake 2002 et 2007, le béarnais vient nous dire: on s'y prend mal

    ainsi va,il y a toujours en coulisse un réserviste qui ne fera que brouiller les cartes pour faire un triangle maudit

    ainsi va, avoir le droit de vote c'est entrer dans ce triangle sans comprendre ce qu'on a essayé de comprendre et, de guerre lasse, on se fait une partie de poker menteur

    hier des sacripants sénateurs propulsés avant le trépas bavassaient pour adopter un projet de loi juste pour un fun symbolique

    pendant qu'à Bruxelles on jouait à la roulette russe, me semble que le barillet est plein

    et que Albion a raflé la mise , sa place finantière restera un havre quand les copains voudront taxer les transactions,....sauve qui peut, tous à Londres in the city

    mascarade

    ce qui va arriver c'est le n'importe quoi

    le sondage qui tuerait: comprenez vous ce qui se passe?
    on ne le fera pas

    65millions d'ensuqués à réveiller

    mais un peuple qui se réveille ça tape au hasard

    bonne nuit les petits

    mon père dirait: il faudrait aller leur virer leurs bureaux sur la tronche

    RépondreSupprimer