Paresse et manque de temps m’obligent
à aller au facile et à faire du copier-coller pour l’essentiel dans ce billet.
Cela dit, je pense que la comparaison de parcours scolaires et professionnels
que je vous propose concernant deux individus occupant les mêmes fonctions, l’un
succédant à l’autre (je n’oserai même pas penser à la formule largement
utilisée « remplacer », vous comprendrez pourquoi), donc je pense que
cette comparaison se suffit quasiment à elle-même, même si je me permettrai quelques
commentaires.
Voici un premier parcours dont je
tronque volontairement la fin :
Diplômé de l’École polytechnique et ingénieur du corps des Mines, il
débute sa carrière, en 1974, comme chef de la division énergie à la DRIR
(Direction Régionale de l’Industrie et de la Recherche) d’Ile-de-France et chef
de mission auprès du Préfet de région. De 1978 à 1982, il devient
directeur du service économique puis du service des économies de matières
premières à l’Agence pour les économies d'énergie. De 1982 à 1984, il
est rapporteur de la Commission de l’énergie des 8ème et 9ème plans, en tant
que secrétaire général de l’Observatoire de l’énergie.
À partir de 1984, il œuvre au sein de la Direction générale de
l'énergie et des matières premières, d'abord comme directeur adjoint de la
direction du gaz, de l’électricité et du charbon au ministère de l’Industrie,
dont il est directeur de 1991 à 1995. À ce titre, il est commissaire du
gouvernement auprès d’EDF, de GDF et de Charbonnages de France.
De décembre 1995 à 1998, il passe à la SNCF comme directeur de
l’économie, de la stratégie et des investissements.
En octobre 1998, il devient directeur général de l’énergie et des
matières premières au ministère à l’Industrie, qu’il quitte en 2007. À ce
titre, il a été commissaire du gouvernement auprès de la Commission de
régulation de l'énergie (CRE) et représentant français au comité de direction
de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qu'il a présidé en 2002 et 2003.
Et maintenant le second, expliqué
par celui-là même sur son site qui en est le produit et
dont on imagine qu’il ne se dévalorise pas :
Après de multiples « petits boulots » qui m'ont permis de
financer mes études d'animateur socioculturel tout en subvenant aux besoins de
ma famille, j'ai débuté ma carrière professionnelle en 1978 comme journaliste
producteur d'émissions à Radio France et FR3.
Par la suite, j'ai participé, de 1982 à 1986, au lancement des
télévisions locales sur les réseaux câblés, comme responsable de ce secteur, au
sein de la mission interministérielle pour le développement du câble.
J'ai ensuite créée ma propre entreprise, comme profession libérale,
avant de devenir directeur associé d'une société de production dans le secteur
du multimédia et de la communication événementielle.
J'ai quitté volontairement ces fonctions en 1997 pour me consacrer
pleinement à mon mandat de député.
Comme tout ça est assez flou, j’apporte
quelques précisions, au moins sur les études : celles dont il est question
c’est un passage en psycho pour aboutir sur un DUT d’animateur social.
Sinon, donc, c’est la politique
qui a rempli les journées de cet homme, devenu donc député en 1997 après avoir
été un élu local et conseiller régional. Bon, ce n’est pas une tare, d’autant
plus que l’homme figure parmi les plus assidus et les plus productifs à l’assemblée
nationale. On notera aussi, il faut être honnête car ça importe pour la suite,
qu’il s’est spécialisé dans les questions d’énergie. Il fut d’ailleurs
conseiller dans ce domaine des candidats Royal et Hollande en 2007 et 2012. Eh
oui, j’avais omis de préciser que cet homme émarge au parti socialiste depuis
1979.
Vous avez donc pris connaissance
de deux parcours pour le moins différents de deux hommes dont l’un est appelé à
succéder à l’autre. Si évidemment il s’agissait d’un poste de directeur d’une
usine de production d’andouillette, il n’y aurait pas lieu de polémiquer, les
deux n’ayant à priori des compétences relativement similaires dans le domaine,
à savoir aucune.
Mais il ne s’agit pas de
production d’andouille. C’est de transport d’électricité dont il est question
et plus particulièrement d’électricité haute tension. Le premier individu, Dominique
Maillard, est en effet président de RTE (réseau de transport d’électricité)
depuis 2007 et devra céder sa place dans quelques semaines alors qu’il est âgé
de 65 ans, à François Brottes âgé pour sa part de 59 ans.
Je vous invite à aller jeter un œil
sur le site de RTE pour comprendre les missions de cette filiale d’EDF (http://www.rte-france.com/).
Je cite juste un petit extrait : « Au cœur du système électrique, nous sommes
responsables de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité. Pour
assumer cette mission, nous recourons à trois domaines d’expertise :
gestion des infrastructures, pilotage du système électrique et conception de
mécanismes de marché. » . C’est juste pour vous montrer la dimension technique de l’entreprise
en question.
Et maintenant comparez les
parcours respectifs de Dominique Maillard et de François Brottes et trouvez où
se situe l’erreur.
Pour ma part, comme ça, à vue de
nez, je me dis que l’Etat socialiste est un assez, euphémisme, mauvais
DRH. Ou encore que la fonction de DRH est subordonnée aux intérêts
particuliers, au sectarisme politique, au copinage… en fait tout ce qui
caractérise une république irréprochable selon la conception de Hollande ou la philosophie
socialiste en général. La seule bonne nouvelle dans tout cela, car il faut y
ajouter par exemple les nominations au rang de préfet hors cadre (une
spécialité de Valls) ou à la tête d’organisme ou institutions culturelles,
encore que dans ce domaine on prenne garde à mettre au moins des gens du milieu
et non des garçons-boucher ou des sidérurgistes, donc la seule bonne nouvelle,
et elle est même excellente, c’est que ça sent le roussi pour le pouvoir en
place.
Je ne pousserai pas la mesquinerie
jusqu’à évoquer le stratagème utilisé par ce pouvoir pour éviter une élection
partielle au départ de Monsieur le député Brottes de l’Assemblée Nationale, ou
encore jusqu’à considérer que financièrement parlant ce dernier ne fait pas une
mauvaise affaire puisque chaque année à la tête de RTE devrait lui rapporter
environ 35 années de SMIC, mais sans doute le vaut-il bien. Cela dit ça reste
légèrement moins qu’un auteur des Guignols, mais quand même parmi les plus
anciens. Mais ça c’est le privé donc ça ne nous regarde pas… quoique ce pouvoir
montre parfois son attachement à la morale quand certains patrons gagnent trop
ou partent à la retraite dans des conditions très avantageuses. A moins que ce
ne soit juste dans les cas où ces patrons sont supposés de droite.
En fait je crois que je ne
comprendrai jamais rien au socialisme ennemi de la finance et des riches à
partir de 4000 € mensuels. Le cadre moyen en fin de carrière est sans doute
bien moins respectable que des saltimbanques ou des gens aux compétences
douteuses placés à leur poste selon le fait du prince, ou en l’occurrence de la
princesse puisqu’il semble que ce soit Royal qui ait imposé Brottes au
détriment du candidat soutenu par le président d’EDF qui certainement n’y
connait rien. Après tout ce n’est qu’un dirigeant d’entreprise ayant une longue
expérience derrière lui.
Cherchez l’erreur !