Bossuet
était particulièrement inspiré quand il disait que "Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences dont ils
chérissent les causes". Pour ce
qui est de Dieu, je ne sais pas, quoique pour Allah, ça doit être vrai, mais
nous les Français pas vraiment, du moins ceux qui restent attachés à leur pays,
à son histoire, sa grandeur hélas passée, sa culture, enfin vous savez tous ces
trucs ringards qui font que quand résonne à vos oreilles la Marseillaise ou que
se lève un drapeau tricolore il se passe quelque chose d'indéfinissable au fond
de votre âme. Je pense que de ces gens
il en reste, même s'il est devenu malséant, enfin nauséabond disent-ils, eux
les pisteurs et veilleurs, de l'avouer et qui regardent avec une impuissance
proportionnelle à la culpabilité qu'on leur a inculquée d'être ces héritiers-là,
ces héritiers de tous ces salauds de colonialistes, esclavagistes, parfois
pétainistes, enfin inutile de s'étendre sur le propos déclinable à l'envi en
tous les" istes" et "phobes" imaginables, ce propos hélas bien connu mais toujours aussi
promu par ceux qui, pour contredire Bossuet chérissent les causes et leurs
conséquences. Comme par exemple une certaine ministre de la justice qui si elle
persévère dans sa tâche va finir par nous faire penser que l'abolition de l'esclavage
n'était pas une bonne idée. Bon là je rigole, d'autant plus qu'il ne manque pas
de blancs pour l'assister dans son combat destructeur.
Et
donc il ne se passe plus guère de journée qui ne nous gratifie en événements,
suite de faits évinçant ceux qui les précèdent de nos journaux et souvent de
nos mémoires, devenus divers à cause de leur banalité et de leur répétition, et
qui nous démontrent qu'il y a quelque chose de pourri au royaume, façon de
parler- je précise-, de France. C'est un fait, la France part en vrille sous
les assauts répétés de ceux qui souhaitent éventuellement en conserver le nom,
et même de cela on ne peut plus être sûr, mais plus certainement la vider de son contenu sauf
évidemment des prestations qu'elle sert généreusement à ses plus fougueux
détracteurs, je parle évidemment des gens de terrain qui mettent la main à la
pâte, enfin au cocktail Molotov, pavé,
parfois kalachnikov, enfin tous ces trucs destinés à faire mal et davantage
encore à ce qui suggère une quelconque autorité qui ne serait pas un mufti, le
terme d'autorité étant très extensif car englobant également par exemple des
gens venus les aider, comme de simples médecins. Il faut dire qu'un médecin ça
a fait des études, ça sait généralement parler, et déjà ça c'est hautement
suspect quand on est un abruti possédant 300 mots de vocabulaire dont une
moitié consacrée à balancer des injures et l'autre à honorer son dieu qui du
coup, s'il existe, ne doit pas franchement rigoler d'avoir de tels adorateurs.
Bien évidemment les "têtes pensantes", elles, ne mettent pas les
mains dans la graisse d'armes et l'essence, ça c'est aussi une constante de
l'histoire à quelques exceptions près. Même si je reconnais que leur position
est parfois difficile, à cause en grande partie de la démocratie.
La
démocratie oblige à tenir compte, plus ou moins, et avec des variantes, des
opinions des gens, pas tant parce qu'on les respecte que parce qu'ils restent
des électeurs dont certains feront la différence et donc de ne pas tenir de
discours trop tranchés. Il ne faut pas grand-chose parfois. Regardez, sans le
vote musulman, Hollande n'aurait jamais été élu président. Et ça c'est un fait
qui nous montre qu'en France existe le vote religieux. J'imagine d'ailleurs,
histoire de ne pas m'attirer les foudres de ceux qui penseraient que je…, que
les cathos de civitas n'ont guère voté pour Hollande. Enfin dans un pays dont
on répète que la clé de voute est la laïcité, ça la fout quand même mal. Ça démontre
au moins que nos dirigeants, je ne préciserai pas le bord, ne sont pas très au
net avec cette laïcité dont ils se réclament. On se rappelle du discours de
Latran de Sarkozy qu'on ne risque pas d'entendre dans la bouche de son successeur
qui, et sans doute pour rétablir ce qu'il pensait être une rupture d'équilibre
n'a pas manqué d'exprimer, ainsi que certains de ses ministres, sa sympathie
vis-à-vis des musulmans. On peut même dire que depuis mai 2012, les chrétiens
sont littéralement écrasés au score par leurs frères mahométans. Au second
ramadan de ce quinquennat, on atteint même certains sommets, et ne parlons pas
des initiatives locales comme celles du maire de Paris qui sait au moins
utiliser une partie des impôts des Parisiens pour fêter ça dignement. Et
d'ailleurs, paradoxalement, plus on
célèbre le ramadan, plus on inaugure officiellement, avec ministre s'entend, de
mosquées, plus les conseils de surveillance et associations divers et variés scrutant
la recrudescence des actes d'islamophobie, s'alarment. Recevant l'acquiescement
du ministre de tutelle, enfin de celui qui a les religions dans son escarcelle,
j'ai utilisé le pluriel, même si dans les faits ça ne se voit pas trop.
Quelques
exemples : dans son tour de France de rupture du jeûne, notre sémillant, mais
néanmoins implacable avec les homophobes
d'extrême-droite, enfin tous ceux qui ont du mal à admettre le mariage pour
tous, a apporté un "signe d'affection"
aux musulmans et a condamné "la
montée des violences à l'égard des musulmans de France". Là je fais une
petite pause avant de continuer avec mes exemples. Le signe d'affection, c'est
celui de qui? Du ministre ou de la France?
S'il a parlé es-fonction on peut imaginer que c'est de la France, laïque de par
sa Constitution. Et là ça me pose problème car la République n'a pas à donner
de signes d'affection à aucune religion. Qu'elle assure la possibilité de la
pratiquer à leurs fidèles, dans les limites fixées par la loi, c'est son
devoir. Elle n'a pas à aller plus loin. Surtout quand les autres religions
peuvent toujours attendre que les poules aient des dents pour bénéficier de
tels égards. Quand à l'islamophobie, même si elle monte, elle a encore de la
marge avant de rattraper en actes la christianophobie, si je peux me permettre
ce mot peu usité (que d'ailleurs me
souligne en rouge mon correcteur d'orthographe tandis qu'il accepte
l'islamophobie. Un correcteur ne ment pas et la christianophobie n'existe donc
pas. Et pourtant…). Si on s'en tient aux profanations et dégradations de sites
religieux, 85% concernent les sites chrétiens et 8% les sites musulmans. Par
contre je n'ai pas les chiffres comparant le nombre de "faces de
craie" et de musulmans agressés. Bien sûr des gros malins me rappelleront
la proportion de musulmans en France et je leur répondrai que les non-chrétiens,
ne stigmatisons pas, sont donc beaucoup
plus actifs que les autres quand il s'agit d'offenser les lieux de culte qui ne
sont pas les leurs. Enfin bref, tout ça c'est du vent et s'il existe bien des
manifestations d'islamophobie, elles font encore pâle figure en regard de
celles que l'on peine à évoquer et pourtant au moins 10 fois plus nombreuses.
Mais on voudrait nous faire croire l'inverse, nous faire croire que seuls les
musulmans sont la cible d'actes malveillants. Et cela avec la bénédiction des
plus hautes autorités de l'Etat.
J'en
reviens aux propos de Valls. Celui-ci déclare à Lyon que le "ramadan fait partie de notre
calendrier commun, que ce n’est pas
seulement un moment religieux, mais un moment qui est aussi [, je le crois], profondément
républicain". Inutile de commenter ce tissu de conneries. Mais doit-on le supporter? Doit-on subir de la part
du gouvernement ce léchage caractérisé de babouches? Doit-on aussi supporter
que l'an dernier, et il n'y manquera pas évidemment cette année, que le chef de
l'Etat, adresse un message de vœux aux musulmans de France à l'occasion de la
fin de ramadan et ne manifeste pas son affection aux chrétiens à l'occasion
de Noël. Je ne suis pas chrétien, ni appartenant à aucune religion, mais ça
m'est insupportable cette attitude lèchecultesque face à une partie, et seulement
cette partie de la population, celle à laquelle on ne cesse de passer la
pommade. En aurait-on peur? Ou se ménagerait-on l'avenir? Ou encore se garantirait-on
des voix dont le nombre dépasse largement celui des écolos. Les aléas de la
démocratie, sans doute qui est devenue pour nos gouvernants, non plus le souci
de respecter les volontés du peuple, mais celui d'être capable d'aspirer un
maximum de voix au sein de l'électorat. On reconnait là la tactique socialiste
si bien conceptualisée par terra nova et qui, prenant en compte que son ancien électorat
de base est parti, notamment au FN, il ne reste plus à au parti socialiste qu'à
fédérer les minorités. On a eu les homos, on a les musulmans. Encore faut-il
pérenniser cela. Et comme le vote des étrangers ne peut pas passer en l'état,
il faut donc redoubler de paroles, euh, apaisantes et affectueuses.
Mais à quel prix? On a vu les dégâts en termes de
fracture du peuple avec cette loi sur le mariage pour tous. Et on ne peut que
constater que les conséquences d'un léchage de babouches systématisé. C'est ce
qui s'assimile lentement et surement vers un mensonge d'Etat dans la
catastrophe de Brétigny sur Orge, et là je ne parle que du caillassage des
secours et des policiers et du détroussage des morts et des blessés. Et c'est
les mouvements identitaires souvent violents, montrant qu'une masse d'individus
en France, pour cause de religion, se considère hors de la République. Comment
ne pourraient-ils pas être confortés dans leurs actes après les paroles d'affection
de nos
si avisés
dirigeants? Comment ne pourraient-ils pas se dire victimes d'islamophobie dès
lors qu'un flic leur signifie que la pratique de leur religion, en l'occurrence
le port d'un torchon sur le visage, est interdite sur la voie publique?
Remarquez, on les ménage quand même. Vous êtes musulman et tentez d'étrangler
un policier et deux jours plus tard vous pouvez rentrer chez vous. Par contre
si vous portez un certain T-shirt, vous pouvez être interpelé et en cas de
"mauvaise" réaction, mais sans voie de faits, sans tentative de meurtre,
sans coup, être séance tenante embastillé, votre casier judiciaire fût-il
vierge de toute condamnation.
Nous sommes en France, en 2013. Et voilà comment
les choses s'y passent. Une islamophilie et une cathophobie sinon officielles, affichées
sans fard.
Et après les mêmes qui promeuvent cette politique
qui est carrément sortie des rails de la laïcité s'émeuvent de ses effets.
On va s'émouvoir que les Français sondés expriment,
et c'est un euphémisme, de plus en plus de réticences vis-à-vis de l'islam.
C'est effectivement une montée de l'islamophobie, au sens étymologique du terme,
donc une peur de l'islam. Mais qui doit-on blâmer? Ceux qui constatent que
cette religion empêche ses fidèles de s'intégrer, ne parlons même pas
d'assimilation, ceux qui constatent que nombre de ces fidèles rejettent les
lois de la République qui parfois les nourrit, ceux qui ont dû fuir de chez eux
parce que leur vie était devenue insupportable, parce qu'ils se sentaient au
mieux étrangers dans leur propre pays (ayons une pensée pleine de compassion
pour ceux qui n'ont pas les moyens matériels de partir, car ce sont eux les
premières victimes)… . Ou bien ceux qui rompent les règles de la laïcité, ceux
qui mentent, ceux qui minimisent les faits, ceux qui appellent un pavé sur un
pare-brise, un accueil un peu rude, ceux qui ont le regard ailleurs quand on
vole la montre d'un mort et ordonnent aux autres d'être également aveugles,
ceux qui relèvent le menton et en même temps font libérer l'auteur d'une
tentative de meurtre sur un policier, ou encore ceux dont c'est le métier,
j'allais dire le devoir dès lors qu'ils ont choisi ce métier, d'informer et qui
minimisent les faits, changent les prénoms dans leurs relations des faits,
cherchent systématiquement le "dérapage" qui aurait conduit à des
heurts qui ainsi deviendraient légitimes. Tous ceux-là peuvent faire leur
l'adage de Bossuet. Car leurs attitudes sont autant d'encouragements à ces
choses qu'ils regrettent ensuite, d'ailleurs pas tant les heurts et dégâts
occasionnés par ces dissidents de la République, que les réactions des Français
dont on espère qu'ils finiront par se dégager de cette chape d'auto-culpabilité
qu'on leur a collé sur la tête et finiront par dire : ça suffit!