"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

dimanche 12 mai 2013

Finissons-en avec la loi Taubira



 
Je fais référence ici à la loi mémorielle du 23 mai 2001 sur l'esclavage et non aux dernières élucubrations de notre chère ministre qui a défendu devant les assemblées la loi du mariage pour tous.
Cette loi a en effet des conséquences néfastes à plusieurs points de vue et j'attends avec impatience, mais sans véritablement d'espoir, car le courage politique n'est pas une vertu très présente, celui ou celle qui nous débarrassera de cette loi ainsi que les autres lois mémorielles d'ailleurs.

Avant de parler de cette loi scélérate du 23 mai 2001 et de ses conséquences nuisibles, je vais tout de suite tordre le cou aux lois mémorielles, ces lois qui figent "politiquement" l'histoire.
Je n'ai jamais compris de quel droit nos représentants du peuple dont j'estime qu'ils devraient avoir mieux à faire, au nom de quelles compétences aussi, se permettent d'inscrire des événements historiques dans le marbre, transformant de jure les chercheurs qui avanceraient vers de nouvelles voies explicatives en délinquants. Ou a-t-on si peur des négationnistes qui eux n'ont rien à voir avec les historiens pour vouloir les réduire au silence par la loi? Manque-t-on à ce point d'arguments pour leur signifier leur bassesse, leur esprit malade?
L'histoire, c'est mon avis, n'a pas vocation à dire le bien et le mal, n'a pas d'objectifs moraux. Elle est là pour expliquer, juste expliquer. Or expliquer le passé ne peut jamais être définitif. De nouveaux éléments, l'ouverture d'archive par exemple, ou encore la découverte de manuscrits ou autres éléments matériels, peuvent moduler les interprétations qui sont faites de certains événements. Les approchent aussi varient. Or si les faits sont têtus, leurs explications et interprétations le sont moins, beaucoup moins. Mais apparemment ça ne gêne pas nos politiques dès lors que l'air du temps, surtout quand il a un doux parfum de repentance, se prête à ces manœuvres visant à figer l'histoire et à en donner une vision morale.
Evidemment ça peut-être dangereux: tiens la loi Gayssot par exemple qui interdit de contester les conclusions du procès de Nuremberg. Comment un procès fait par des vainqueurs à des vaincus pourrait-il avoir valeur historique. On se souviendra que lors de ce procès la partie soviétique a tenté de mettre sur le dos des nazis le massacre de Katyn. Et c'est sans doute davantage parce que les alliés occidentaux étaient de plus en plus en froid avec Staline que ce n'est pas passé, plutôt que pour d'autres considérations, l'établissement de la vérité par exemple. Si donc c'était passé, on serait obligé en toute connaissance de cause d'attribuer un massacre à d'autres que ceux qui l'ont commis.

Venons-en maintenant à cette fameuse loi Taubira et à ses conséquences.
L'article premier de cette loi est le suivant : "La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité."
On ne peut être que choqué et révolté par un tel article que nos députés ont voté à l'unanimité. Les amendements demandés par certains sénateurs ont été rejetés. Si on lit ce texte on se rend compte que seul l'esclavage correspondant à une époque, pratiqué par certains individus identifiables à leur couleur de peau, et dans une zone circonscrite est assimilable à un crime contre l'humanité. Les traites qui se pratiquaient au même endroit ou ailleurs, à la même époque où à d'autres, ne sont elles pas qualifiées de ce qualificatif infâmant. Du coup si on retranche tout ce qu'il y a de commun entre ce qui est condamné et ce qui ne l'est pas, ne reste plus que la couleur de la peau des bénéficiaires ou organisateurs de la forme d'esclavage condamnée. Et c'est passé. C'est une honte!
De fait cette loi est une loi anti-blancs, et c'est tout. D'ailleurs quand il fut objecté à Taubira que les autres traites dont la musulmane avaient été "oubliées" elle répondit qu'il ne fallait pas que "les jeunes Arabes (…)portent sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes » (L’Express du 4 mai 2006). Les jeunes Français blancs par contre devront porter sur leur dos cette responsabilité et sans doute bien courber l'échine pour se repentir de ce qu'ont pu faire d'autres Français à des époques bien lointaines. Les fils sont désormais, dès lors qu'ils ont la peau claire, responsables des crimes de leurs pères. Façon de parler car la grande majorité des jeunes Français actuels n'avait aucun ancêtre concerné par la traite. Ceux-ci souvent paysans avaient d'autres soucis que l'esclavagisme dont ils ignoraient sans doute l'existence-même. De là à penser que leur couleur de peau serait leur crime, il n'y a pas loin. Mais après tout tant que c'est cette couleur-là, ce n'est pas très gênant.
Si madame Taubira souhaitait faire de l'esclavage un crime officiellement reconnu par la République, rien ne l'en empêchait. Elle a choisi de faire une sélection et une sélection ce n'est jamais innocente dès lors que rien n'oblige à la faire.
Cette loi a eu les conséquences que j'ai décrites plus haut. Un éminent spécialiste de l'esclavage, Olivier Pétré-Grenouillau, lequel, horreur!!!, se penche sur toutes les traites ayant souligné le rôle des Africains, leur caractère indispensable même, dans la traite transatlantique, et ayant nié le caractère génocidaire de cette dernière, ce qui est logique car on n'endommage pas les "marchandises " que l'on veut vendre, s'est retrouvé attaqué en justice. Des voix s'élevèrent pour qu'il ne puisse plus enseigner… la vérité. Tout ça au nom de la loi Taubira.
Et désormais  ce sont les réparations qui reviennent sur le devant de la scène. Il faut noter que dans le projet de loi initial, es réparations étaient évoquées mais furent supprimées avant le vote. Mais on n'échappe pas à ça. Puisqu'il y a eu crime il faut réparer, évidemment!  Quand demandera-t-on à la République de réparer les crimes commis en Vendée? Jamais! Et c'est tant mieux! Quand demandera-t-on aux Français de religion catholique, d'une part, de se repentir, d'autre part, de réparer pour la Saint-Barthélemy? Jamais! Et c'est tant mieux! Exiger des réparations, c'est encore une fois diviser les Français, comme demander de se repentir à une partie d'entre eux.
Pourtant certains n'hésitent pas à franchir ce pas. Louis-Georges Tin, président du CRAN, conseil représentatif des associations noires (qui oserait créer le CRAB? Ce serait évidemment un tollé de la part des mêmes qui voient le CRAN d'un œil bienveillant ainsi que les autres associations qui n'ont de cesse de culpabiliser le "souchien"), donc le président du CRAN demande que soit remboursée la somme versée par Haïti en compensation de son indépendance. Oui, ça date. Mais quoiqu'on puisse en penser, même si par ailleurs Tin s'appuie sur des éléments faux, j'ai envie de lui répondre "de quoi je me mêle?  Est-ce que les Haïtiens ne sont pas assez grands pour entamer les procédures qu'ils jugeraient opportunes pour récupérer cette somme?" En tout cas c'est révélateur sur le partage du monde selon Tin. Inutile d'en dire davantage. Et puis bien sûr il y a Taubira. Qui s'en étonnerait? Elle, elle propose de partager les terres dans les DOM. Rien que ça! Sans doute histoire de donner des idées de revendications aux Antillais, histoire d'allumer quelques feux un peu plus tard. Pas étonnant de la part d'une supposée ex-indépendantiste, le supposé s'appliquant à ex en l'occurrence.  Et puis après il faudrait sans doute trouver quelque chose pour les autres, ceux qui vivent en métropole. Elle ne doit pas manquer d'idées, j'imagine.

Soyons sérieux 5 minutes. L'esclavage n'est pas un traitement particulier que les blancs auraient appliqué aux noirs. C'est juste l'expression universelle, en voie d'être maitrisée, mais qui ne l'est pas encore, d'un rapport de force sur un plan économique, voire dans certains cas exterminateur (le goulag par exemple).  A ce titre toutes les races ont été concernées par cela, en tant qu'esclavagistes ou en tant qu'esclaves. C'est pas bien? A l'aune de nos consciences actuelles sans doute. Mais y a-t-il besoin de faire des lois pour le dire, surtout quand ces lois sont sélectives, choisissent les bourreaux et les victimes en fonction de critères qu'il est inutile de rappeler?
Quant aux réparations… Quand j'y pense, me revient en mémoire un témoignage que j'avais lu il y a quelques années émanent d'un Américain noir. Celui-ci louait le ciel qu'un jour un bateau ait transporté ses ancêtres pourtant esclaves sur ce sol qui l'a vu naitre, et donc de lui avoir épargné de vivre sur le continent de ses ancêtres. Sans doute un traitre. Mais Taubira devrait se demander parfois ce qu'elle serait, et surtout ne serait pas, si ses ancêtres n'avaient pas été vendus par un Africain à des blancs faisant le commerce d'esclaves. En tout cas, pour ma part, le fait qu'elle soit ministre de la France constitue une très lourde réparation qu'a déjà payée le peuple français. Et ça devrait suffire comme ça!

2 commentaires:

  1. chaque fois que le noir et le blanc s'affrontent, et s'en est une malédiction, on en revient toujours à la négritude victime de la blancheur moderne et affairiste, me revient le mythe du bon sauvage porté dés Montaigne jusqu'aux lumières, nos explorateurs avaient donc trouvé l'innocence humaine en des terres lointaines!!!
    l'homme primitif qui habite notre mémoire, pur et sauf de toute mauvaise pensée

    on voit bien que là aussi on en vient au conservatoire des peuples à préserver surtout quand passérent les envahisseurs ou que les marchands de leurs propres frères sévirent,

    il y a des descendants de marchands, d'esclaves, de colons, conquistadors,de de serfs et de maîtres en tous continents

    l'égalité des destins humains est un mythe, on en a pondu "les droits de l'homme" qui n'est qu'un mythe, on se le demande parfois

    il ne nous reste que l'ici et maintenant

    et il faut toujours préciser que l'esclavage, le colonialisme, le joug de peuples sur d'autres n'auront jamais rien à voir avec le génocide et que le génocide d'un peuple bien précis sur un territoire précis à des fins politiques n'aura jamais à voir avec la Shoah qui avait pour dessein d'effacer les juifs les manants les fous les malades...rien qu'en écrivant ça la colère revient

    un jour viendra où on n'aura pas besoin de lois pour nous rappeler que les races indo européennes et toutes les races et couleurs de peau ont pour socle les différents cycles autonomes de notre vieille planète terre et qu'être noir à Dakar ou blanc à Paris est un pur hasard ou nécessité, on sait plus qui au départ n'avait pas pour but l'asservissement

    et un jour viendra où des dégourdis cesseront de se définir comme blancs arabes noirs asiates à des fins autres que la mémoire des ancetres

    c'est en cela que madame Taubira commence à nous agacer et depuis longtemps avec toujours cette idée du blanc et du noir

    ça grise


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  2. Ces gens-là sont en train de générer sur notre territoire des conflits de race. On commence par la dénonciation de crimes anciens et de commémorations en commémorations, d revendications en revendications, on justifie d'un nouveau droit fondé sur la couleur de la peau, sur une dette soi-disant imprescriptible. A vous la honte, à moi la bonne soupe. Sans parler de la justification à priori des exactions qui ne seraient que l'expression d'un désespoir ayant traversé les siècles.
    C'est donc un retour en arrière par rapport à une évolution peut-être récente et fragile mais qui tendait à effacer les races. Il y en a bien un, candidat à la présidentielle, qui voulait virer le mot de la constitution. Ne se rend-il pas contre que ce concept, sous d'autres enrobages, prend de plus en plus de force?

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