Pauvre Hollande ! Pauvre
pépère tout mou qui utilisant une formule pour la discréditer s’est vu reprocher
de l’avoir prononcée ! Il a vraiment pas de bol ce pauvre gars et vivement
la retraite. D’ailleurs comme en 2017 il aura 62 ans, et qu’il a toujours
travaillé (!) il pourra partir avec le taux plein et même davantage puisqu’il
disposera d’une retraite de haut-fonctionnaire à la cour des comptes, d’une
pension de parlementaire cumulée avec celle d’autres mandats, et des avantages
inventés par son bon ami Lolo (quand on pense que ce dernier pensait à lui et
que c’est son pote la « fraise des bois » qui va en bénéficier !)
et liés à sa fonction d’ancien président de la République. Au passage quand on
voit que ces gens veulent lier le montant des retraites-chapeau aux résultats de
leurs bénéficiaires on s’étrangle de rire. Bon avec tout ça, avec tout ce
pognon, on comprendra aisément que lui n’a pas besoin de s’offrir les services
de Dédé la saumure pour attirer certaines femmes et peut donc continuer à se
laisser pousser le ventre sans craindre de perdre son pouvoir de séduction.
Mais revenons à notre sujet et
donc à des choses plus sérieuses.
Lors de son discours au dîner
annuel du CRIF, réagissant aux propos encore tous frais de son hôte mais
néanmoins président de ce conseil, notre bon maitre s’est cru obligé de
contredire ce dernier en déclarant que les violences antisémites n’étaient pas
du fait de seulement les jeunes musulmans puisque les auteurs de la profanation
du cimetière juif de Sarre-Union étaient des Français de souche, comme on dit.
On reviendra plus tard sur l’absurdité de cette déclaration, de cette
comparaison.
Et donc les bonnes âmes fort
sensibles aux mots, tellement sensibles qu’elles sont devenues incapables d’en
saisir le sens en fonction du contexte, n’ont pas manqué de s’émouvoir sur l’utilisation
d’une formule qu’on prête volontiers à l’extrême-droite, même si par ailleurs
elle commence à dater puisqu’elle était déjà employée au XIXème siècle et que
sa remise à la mode a été davantage le fait de démographes en recherche de
concepts opérationnels avant qu’elle ne rejoigne le vocabulaire de la mouvance
identitaire mais aussi des ennemis déclarés de la France comme par exemple les « indigènes
de la République » qui se plaisent à utiliser la formule élégante de « souchien »
jouant ainsi sur une ambiguïté phonétique qu’il est inutile d’expliciter, et
sans que cette fois les dames chaisières du vivre ensemble s’en émeuvent.
Pourtant il avait plein de bonnes
intentions notre pépère. Il voulait juste montrer son mépris pour ce qu’on
appelle le Français de souche, renforçant l’expression d’un « comme on dit ».
Il aurait sans doute pu être plus explicite et déclarer « comme disent les
fachos ». Là peut-être aurait-il été compris par tous les décérébrés
incapables désormais d’écouter ou de lire une phrase complète (pauvre de moi
qui en fait de fort longues souvent) sans qu’un réflexe pavlovien, et la bave n’est
effectivement pas loin, ne vienne altérer leur compréhension à cause d’un mot
ou d’une expression. Pauvres débiles !
Cela dit, les adeptes d’un vivre
ensemble qui n’existe pas et n’existera jamais (sauf par la soumission de l’un
des protagonistes – et nous sommes bien partis !!!), avaient de quoi
effectivement s’offusquer. Car dans sa déclaration il opposait de fait jeunes
musulmans à Français de souche. Un truc digne du FN et même bien plus à droite
que le FN ! Car cela signifie clairement que la religion musulmane empêche
de faire souche. C’est bien plus scandaleux que ce qu’a déclaré le président du
CRIF et qui ne l’est pas d’ailleurs, sauf à considérer qu’il y a scandale à
dire la vérité. Mais peut-être a-t-il raison ? Ce qui serait grave et
constituerait finalement une légitimation du multiculturalisme. Mais en même
temps une légitimation du combat de ceux qui rejettent le multiculturalisme. Pour
ma part j’espère qu’il a tort et que les musulmans, pas tous certes, faut pas rêver,
ont la volonté de faire souche, c’est-à-dire de faire leur les racines de la France,
sa culture, son histoire, ses valeurs, ce fameux legs auquel faisait référence
Renan. Mais pour cela il ne faut pas en faire des gens à part, les opposer aux
Français de souche et surtout faire de ceux-ci une catégorie dépassée,
ringarde, rance comme dirait le prognathe qui se rêve calife à la place du
calife. Etre Français de souche, se considérer comme tel, ce n’est pas être en
capacité d’exhiber un arbre généalogique long comme une autoroute. Il n’y a pas
de culture, ni de civilisation dans les gênes. Et quant à l’adhésion à ce qui
fait que la France est une nation particulière, elle est remise en cause à
chaque génération. Ce n’est donc pas cette façon de déconsidérer le Français de
souche, de l’opposer au Français musulman, de cracher sur le passé de son pays,
de pratiquer la repentance à haute dose, de renoncer à l’assimilation, de faire
la promotion désormais de l’inclusion, qu’on fera de ces gens dont les parents
sont venus d’ailleurs autre chose que des français de papiers et donc de
perpétuels étrangers… jusqu’à ce que ces derniers fassent de nous des étrangers
dans leur propre pays, sentiment hélas déjà bien établi chez ceux qui habitent
dans certaines zones et qui tentent de les fuir pour se retrouver « chez
eux ». A cause de tout cela, le discours de Hollande est scandaleux. Il
établit des frontières infranchissables.
Les propos tenus par Cuckierman
ont pourtant été considérés comme bien plus honteux. Lui pourtant ne faisait
que relever des faits. Les violences contre les juifs, les violences physiques,
les meurtres, depuis une époque récente, viennent bien et exclusivement de là
où il le déclare. Et ce ne sont pas les statistiques farfelues qu’on peut lire
sur l’Obs qui pourront démontrer le contraire.
Mais nous sommes à une époque où
décidemment il n’est pas bienvenu d’énoncer des faits, de dire la vérité. La
vérité n’est plus une vertu, c’est devenu une tare. Car son grand défaut est de
montrer l’absurdité des discours et de l’idéologie qui les sous-tend sur une
société qui deviendrait de plus en plus apaisée au fur et à mesure que se
mélangeraient des gens d’origines différentes conservant et faisant la
promotion de valeurs, de cultures, de civilisations exogènes. C’est absurde, c’est
criminel. Que chacun se replonge dans Lévi-Strauss, qu’on ne peut guère
soupçonner d’avoir eu des sympathies pour l’extrême-droite. Cet homme, ce
savant, qui reste une référence a fort bien montré les mécanismes qui se
déroulaient quand se côtoyassent des civilisations différentes. Et parlant de l’islam,
il montrait le long chemin qu’auraient à parcourir les musulmans pour s’intégrer
dans un pays non-musulman. Dans « Tristes tropiques », il écrivait que
les musulmans étaient «incapables de
supporter l’existence d’autrui comme autrui: le seul moyen pour eux de se
mettre à l’abri du doute et de l’humiliation consiste dans une “néantisation”
d’autrui, considéré comme témoin d’une autre foi et d’une autre conduite». Alors
finalement peut-être que Hollande a raison d’opposer définitivement Français de
souche et musulmans. Mais aussi peut-on espérer qu’une frange non négligeable
des musulmans prendra la voie de la sécularisation pour ne conserver de l’islam
que ce qui ressortit du spirituel et pour circonscrire sa foi à son domicile ou
à la mosquée. Quant aux autres qu’ils aillent vivre leur foi là où ils seront
les bienvenus, il ne manque pas d’espace pour cela.
Pour terminer et ne pas qu’accabler
ce pauvre Hollande qui se suffit lui-même pour cela, je souhaite dire à quel
point m’horripile la participation de nos politiques à ces dîners du CRIF,
comme me dégoutent ces défilés dans les mosquées à l’occasion de la rupture du
jeune au moment du ramadan. Ces prévenances, ces délicatesses vis-à-vis de
religions minoritaires, ne font qu’exacerber le communautarisme et les
fractures au sein de la société française. S’ils veulent continuer à aller se
montrer, et pour limiter l’impact de cette idée qu’ils donnent de considérer
certains de leurs compatriotes sous un prisme religieux qu’ils aient au moins la délicatesse d’avoir
les mêmes prévenances, es-fonction, envers la religion majoritaire. Que ceux
qui vont au dîner du CRIF, que ceux qui se rendent dans les mosquées, ce sont
les mêmes, aillent aussi à la messe de minuit ou à celle de Pâques… et le
fassent savoir.
(J’ajoute que je ne pratique et n’adhère
à aucune religion en particulier, même si je n’ignore où notre pays puise ses
valeurs fondamentales)