"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

dimanche 26 mai 2013

La dérobade







Depuis de longues années déjà la France, mais aussi d'autres pays européens, sont confrontés à des violences sporadiques de grande ampleur sur leur territoire, touchant les biens privés ou publics et surtout les personnes.

Ces dernières semaines de Paris à Stockholm en passant par Londres, nous avons pu être témoins de ce phénomène pouvant aller jusqu'au meurtre ou la tentative de meurtre prémédités.

Il n'est pas utile de faire un historique approfondi du développement de cette violence pour comprendre qu'elle coïncide avec une immigration massive aucunement maitrisée tant sur les plans quantitatif que qualitatif.



Des barbares sont parmi nous disposant souvent des mêmes nationalités que nous tandis qu'ils ne reconnaissent celle-ci que pour ce qu'elle peut leur apporter. Il est en effet loisible de constater qu'à Paris ou à Londres, lors des événements du Trocadéro ou à l'occasion du meurtre d'un soldat, les fauteurs de troubles et les assassins disposent de la nationalité du pays où ils opèrent. Même si par ailleurs, les mêmes brandissent des drapeaux de pays étrangers, les mêmes que ceux qu'ils brandissaient à la Bastille il y a un an, signe sans doute que certains sentaient que s'ouvraient à eux de nouvelles opportunités, ou encore justifient leurs actes par les soi-disant crimes commis par "leur" armée dans des pays lointains dont la religion officielle et majoritaire est aussi la leur. Ces différents signes indiquent clairement le sentiment que peuvent éprouver ces gens, jeunes en général, vis-à-vis de leur pays, du pays qui les leur a fourni soins et éducation gratuits et autres avantages d'autant plus important qu'ils participaient moins à la richesse nationale.



Et pourtant!!! Et pourtant on continue, les autorités continuent à minimiser les faits ou a leur donner une interprétation dont à force on doit bien comprendre qu'elle est erronée.

Lors des événements du Trocadéro, les événements ont d'abord été minimisés. Quelques individus gâchaient la fête, selon les uns. Les ultras du PSG se manifestaient violemment comme à leur habitude quand ils étaient encore admis au stade des princes, selon les autres. Pour se diversifier, sans doute ont-ils cru bon de brandir des drapeaux étrangers. Ou encore, comble du délire, c'était les conséquences des manifestations contre le mariage pour tous, vous savez ces manifestations où aucune vitrine n'a jamais été brisée, aucun passant détroussé, aucun bus attaqué et aucune voiture brûlée. Mais il parait que ce sont ceux-là qui représentent une menace pour la République. Dans le même ordre d'idée, le Monde, le journal de référence et de Bergé qui en est une aussi, mais je ne dirai pas dans quoi, interprétait les événements de Stockholm comme la réaction à un développement de l'extrême-droite en Suède et de la banalisation de thèse évidemment haïssables. Jamais il ne sera question de se demander s'il n'y a pas dans cette interprétation une inversion entre causes et conséquences. Un peu comme en France avec la montée du front national qu'on dénonce mais contre laquelle on se garde bien de faire quelque chose, puisque ce serait admettre qu'on a tort depuis plus de 30 ans et que les gentilles victimes, les nôtres évidemment, ne le sont peut-être pas.

A Londres, on n'est pas allé jusque là, mais il a bien fallu expliquer qu'il ne fallait pas généraliser. Enfin vous connaissez, c'est le même topo que pour l'affaire Mehra, même si les jours qui ont suivi sa mort, des éléments, graffitis, expressions ou autres, indiquaient que ses actions ne révulsaient pas tout le monde, bien au contraire. Au passage il faut dire que Mehra en aura désespéré plus d'un, de Sopo, alors président de SOS racisme, à un journaliste dépité du nouvel obs qui déjà se réjouissaient de pouvoir, alors qu'ils ne savaient rien, mettre tout sur le dos d'une extrême-droite nécessairement violente et raciste et antisémite. J'espère qu'ils s'en sont remis. Mais ces gens s'en remettent toujours, n'ont jamais honte de rien et surtout pas de leurs idées ni de leurs propos, même s'ils sont infâmants. Et ils continuent inlassablement leur juste combat, traquant le facho dans des endroits à peine imaginables, mais se reposant parfois pour traquer l'homophobe, enfin celui qui exprime des réserves sur les évolutions du mariage et de la filiation, mais c'est pareil, et qui comme par hasard, évidemment, se trouve être aussi d'extrême-droite, catholique en plus. Donc quand on tue ou tente de tuer des militaires, à Toulouse, à Montauban, à Londres, et hier à la Défense, il n'y a pas lieu d'en faire davantage que l'indignation de bon aloi, et surtout pas de tenter de comprendre qui et pourquoi. Et surtout pas de faire le lien avec cette violence quotidienne devenue ordinaire et qui se manifeste de façon paroxystique lors d'événements généralement festifs programmés : saint-Sylvestre, 14 juillet, fête à l'occasion d'une victoire en championnat de France… En fait toute occasion est bonne pour que débarquent dans les centres-villes des hordes de casseurs, de voleurs, de délinquants venus des banlieues.



Mais au nom du politiquement correct, au nom du vivre-ensemble, au nom des apports bienfaisants de la diversité, silence! Silence sur les noms des délinquants qui se retrouvent avantageusement, et aussi, n'en doutons pas, à l'insu de leur plein gré, affublés de prénoms chrétiens dans Libé. Silence sur un grand nombre témoins d'une haine vis-à-vis de la France, de la civilisation européenne, de la religion chrétienne. Qui a entendu parler de ce prêtre tabassé violemment le 13 mai dernier par des maghrébins à Avignon (http://www.bvoltaire.fr/christophenowaczyk/un-pretre-tabasse-qui-en-parle,23154 )? Un tag sur une mosquée et c'est une affaire d'Etat, au moins un ministre se déplacera criant son indignation aux médias qui relaieront pendant 3 jours au moins. Mais un prêtre, laissé inconscient avec des fractures dans la rue, ça ne vaut pas le déplacement, ni même une déclaration. Ça pourrait stigmatiser, n'est-ce pas? Gardons cela pour les meurtres. C'est le moins… comme dirait l'autre.



Ben oui! Car de temps en temps, il y a quand même des choses qui doivent sortir, qui ne peuvent être cachées au grand public.

Alors là il faut trouver des explications et on n'est pas déçus. Les coupables deviennent par enchantement des victimes. Certes ce qu'ils ont fait n'est pas bien, et on leur dira, n'en doutez pas, mais comprenez… Comprenez que notre modèle assimilationniste (non, ne riez pas) vise à les priver avec violence de leur identité. Comprenez que notre racisme les a sans cesse discriminés, privés de l'accès à l'emploi, rejetés dans des banlieues sordides où même les Français (de souche) ne veulent plus vivre. Comprenez que nous avons colonisé leurs ancêtres, quand nous ne les avons pas arrachés à leur terre pour le réduire en esclavage. Qui s'en remettrait même après tant de siècles?

Sortez les mouchoirs! Inventez-nous quelques plans banlieues généreusement financés à coup de milliards d'euros, introduisez la discrimination positive ou supprimez la culture générale aux concours administratifs pour leur ouvrir des portes et des emplois qu'ils ne méritent pas.



Mais tout ça c'est un peu court. Encore pourrait-on se laisser berner quelques secondes si seule la France était concernée. Mais regardez les Britanniques : pas de modèle assimilationniste chez eux. C'est le multiculturalisme qui est roi. Et on en voit les conséquences!!! Mais, me direz-vous, c'est quand même un ancien pays colonisateur et donc une partie des causes peut se retrouver chez eux de celles que nous connaissons. Mais alors… Mais alors la Suède! La seule colonie de la Suède fut la Norvège et il semblerait que les deux populations concernées, les anciens colonisateurs d'une part et les anciens colonisés de l'autre, parviennent à vivre dans des relations de bon voisinage. Et puis là-bas, pas trop de racisme. Ce serait plutôt un excès de xénophilie qui serait la marque des pays nordiques. Nos consulats en Afrique devraient d'ailleurs faire de la publicité pour ces pays bien plus attractifs que la France en termes de prestations sociales.

Donc finalement aucune des causes sans cesse invoquées pour nous expliquer que la violence que nous subissons, eh bien en quelque sorte nous la méritons, en tout cas qu'elle relève d'une logique qui devrait nous porter à l'indulgence, ce que les juges ont déjà bien intégré, aucune de ces causes ne tient la route.

Alors il faut chercher ailleurs. Certains tentent de le faire, comme par exemple Hugues Lagrange, mais quelques autres aussi, qui mettent en avant l'argument culturel. Mais celui qui se lance dans ce genre d'explication doit savoir qu'il lui en coûtera. Lui sera un vrai coupable car menaçant l'idéologie du vivre-ensemble.

Et pourtant si c'était là qu'il fallait chercher pour comprendre. Et si c'était la vraie raison de fond! Et bien cela obligerait à revoir beaucoup de choses : la politique d'immigration avec notamment le regroupement familial, l'attribution de la nationalité française par le droit du sol ou par naturalisation, le rétablissement de la double peine... Enfin toutes ces choses sur lesquelles il est interdit de réfléchir à voix haute. Pour la plus grande prospérité du front national.



Ça fait plus de 30 ans que nos politiques se dérobent intoxiqués notamment par des élites autoproclamées et mondialisées jamais atteints par les conséquences de leurs idées dont doivent souffrir les autres. Et en silence, s'il-vous-plait.

Mais tout cela finira mal. Quand on égorge un soldat ou tente d'en égorger un autre sur le sol national, c'est qu'une guerre a déjà commencé sur ce sol. Et à un acte de guerre on ne répond pas par un mot d'excuse ou une feinte indignation. Et si l'Etat continue à jouer les autruches, d'autres voudront s'en charger.

Et ça commence déjà à un niveau moins élevé certes. C'est ce maire qui appelle ses habitants via les réseaux sociaux à empêcher par leur présence physique des tziganes de s'installer dans leur ville. Avec succès. Ce sont ces habitants d'un quartier qui diffusent sur le web les images de dealers qui pourrissent leur quartier. Et les dealers changent de crémerie. Ce genre d'initiatives se multipliera pour pallier les insuffisances d'un Etat qui ne protège plus ses citoyens au nom du droit de ceux qui empoisonnent leurs vies.

Les alternatives à la dérobade de nos "autorités" voient le jour et se développeront. Parce qu'elles rencontrent du succès. Parce qu'elles apparaissent indispensables à ceux qui subissent et qui en plus doivent la fermer. On peut les comprendre, même si les conséquences risquent d'être terribles. L'Etat doit donc agir. Mais je crains qu'il le fasse en réprimant davantage les initiatives citoyennes qu'en luttant contre leurs causes. Une autre façon de se dérober.

dimanche 19 mai 2013

Hollande plane-t-il? Et est-il le seul?





Hollande plane-t-il? C'est la question très sérieuse que se pose l'hebdomadaire allemand "der Spiegel", situé politiquement au centre-gauche, dans un article cinglant à propos de la récente conférence de presse de Hollande.
Cet article, dont le titre est déjà éloquent ("Le président français François Hollande: des slogans pour une nation assiégée") matraque véritablement notre malheureux chef de l'Etat qui visiblement n'a pas été à la hauteur, sur le fond, préférant faire un long exercice convenu, de type monarchique, dans la tradition de la Vème République, dit le journal, où l'autosatisfaction l'a partagé à des propos sans lien avec la réelle situation de la France.

Alors que la veille la France est entrée officiellement en récession, alors qu'il est allé mendié un délai de deux ans pour entrer dans les clous d'un traité de stabilité qu'il a ratifié alors qu'il avait promis le contraire, alors que les chiffres du chômage ne cessent de s'aggraver, alors que le tissu industriel se déchire chaque jour davantage, alors que l'investissement est au point mort, alors que la balance commerciale est pitoyable, alors que le pouvoir d'achat des Français pour la première fois depuis des années connait une baisse notable, alors que tout s'effondre, pour résumer, nous avons un président qui monte sur scène et se livre à un one-man-show surréaliste, ponctué d'éloges à l'égard de lui-même et d'assertions qui sidèrent les observateurs, ou les font rire.
"La crise financière est derrière nous", "La crise de l'Euro est stabilisée","le Mali sauvé du terrorisme", "la Grèce sauvée de la banqueroute", etc., tout ça grâce à son action! Et ces pauvres Français qui n'avaient même pas vu ça! Si bien qu'il est dans une situation inédite en termes d'impopularité sous la Vème République. Peuple ingrat, va!
Et sur le plan intérieur ça roule aussi. Certes il y a du chômage, mais la courbe finira par s'inverser, dès lors sans doute qu'elle sera arrivée à un niveau plancher. Et puis il y a ces contrats de générations qui vont changer la face, peut-être pas du monde, mais de la situation de l'emploi. Pas de problèmes, bonnes gens! Le gouvernement travaille, et même si ça ne se voit pas, vous allez être surpris.

Eh oui, nous avons un lion à la tête de la France. Pas un pingouin, un lion. D'ailleurs n'a-t-il pas promulgué avec une vitesse tellement surprenante quand on connait la caractère mollasson du personnage la loi sur le mariage pour tous dès lors que le Conseil Constitutionnel n'y a pas vu d'obstacle juridique. Du coup, le voilà déjà en train de pousser un nouveau pion pour relancer la division des Français : le droit de vote des étrangers. Tartarin a parlé! Même s'il sait que ça n'a aucune chance de passer sous son quinquennat, parce que les Français dans leur grande majorité et sagesse ne le veulent pas, donc le referendum ne marchera pas, pas plus qu'il n'aurait marché pour le mariage pour tous, parce qu'il faudrait circonvenir, convaincre pardon, une cinquantaine de parlementaires de l'opposition de droite (il faut bien préciser désormais), ce qui semble difficile, dès lors surtout qu'aucun geste d'ouverture n'est à l'ordre du jour. On a déjà eu assez de mal à caser les copains en tenant compte des équilibres ethnico-sexuels, ce qui nous vaut quand même 38 ministres, alors il ne faut pas penser à intégrer des ennemis quand même! On est là pour se goinfrer pendant 5 ans parce qu'on sait, parce qu'on savait qu'on n'aurait pas plus parce qu'on est mauvais, alors surtout n'espérez rien les autres. En attendant ça ne coute rien de remettre cette réforme qui ne sera pas faite sur le tapis, histoire de détourner l'attention du marasme qui touche la France et les Français. Les médias fourniront l'aide nécessaire.

Eh oui, c'est ainsi que fonctionne la France actuellement. Il n'y a pas que Pépère qui plane.
Tiens un exemple. Il y a quelques jours des hordes de Suédois en rut débarquent à Paris pour célébrer un de leur compatriote, joueur de foot célèbre qui fait la grandeur du club de ligue 1 de la capitale. Eh bien ce ne sont que des incidents portés par quelques marginaux. Il y a quelques petites semaines, des jeunes qui écoutaient des textes assis sur la parvis des Invalides, pour marquer leur opposition au mariage pour tous, des jeunes qui n'ont cassé aucune vitrine, pillé aucun magasin, mis à sac aucun bus de touristes, constituaient une menace pour la République. Le temps des ligues était revenu. Mais là vous pensez!!! D'ailleurs certains, en particulier un dénommé Cambadélire (le nom a été modifié!), bien connu des services de police, ceci défavorablement, n'hésitait pas à insinuer que les violences en question étaient à relier aux manifestations contre le mariage pour tous. Tandis que Libé, faisant état des comparutions immédiates, francisait les prénoms de nos Suédois, Ingmar, Kristian ou Nils devenant Pierre, Jean et Jacques (soyons honnête, le journal précisait que les prénoms avaient été modifiés, sinon on ne l'aurait jamais deviné). Restait néanmoins, c'est véridique, un Tariq, sans doute par la volonté sournoise d'un journaliste de stigmatiser une certaine population. Mais le Tariq en question étant pakistanais, et donc ne faisant pas partie de nos anciens opprimés, le méritait sans doute. Ne confondons pas notre repentance avec celle de nos amis britanniques quand même, la tâche est assez rude.
Quant à nos députés, de gauche, parfois épaulés avec par quelques traitres de droite, souvent du centre, pour conclure cette malheureuse histoire de façon positive et couper l'herbe sous le pied aux esprits malveillants mais aussi malfaisants qui auraient vu dans ces manifestations de violence une attaque contre la France, à l'instar du président qui a estimé que c'était une agression contre l'image de la France (petite nuance qui devrait l'empêcher d'être considéré comme un infiltré du FN qui se serait oublié et lâché), donc nos députés ont décidé de supprimer le mot race de la législation française. Aussi propriétaires de bergers allemands (donc fachos en puissance), de teckels à poils ras, ou de corniauds, vous n'avez plus désormais que des chiens. Quand on efface les mots on efface donc les problèmes. Gageons que nos chers députés, soucieux de mériter leurs maigres émoluments, maigres au regard de leur fertile imagination, pas celle qu'il nous faudrait pour résoudre les problèmes des Français, mais celle qui s'attache toujours et toujours à gommer dans les mots les maux qui de plus en plus s'exacerbent du fait d'une immigration non maitrisée et de l'absence de processus sérieux, pas incitatif, mais directif, d'intégration (inutile désormais de parler d'assimilation ou d'acculturation, ces mots n'ayant pas été supprimés du vocabulaire mais ne se rapportant qu'au passé). Enfin s'il n'y a plus de race subsiste au moins encore la rubrique "type" sur les fiches de polices lesquelles fournissent, n'en doutons pas d'intéressantes statistiques, mais que nous ne verrons pas.

Ainsi va la France, guidée (là je rigole, vous m'aurez compris) par des fabulateurs et de doux rêveurs, épaulés par des médias aux conceptions assez douteuses de leur mission. Mélenchon a les bons mots pour exprimer ce qu'il faudrait en faire.

dimanche 12 mai 2013

Finissons-en avec la loi Taubira



 
Je fais référence ici à la loi mémorielle du 23 mai 2001 sur l'esclavage et non aux dernières élucubrations de notre chère ministre qui a défendu devant les assemblées la loi du mariage pour tous.
Cette loi a en effet des conséquences néfastes à plusieurs points de vue et j'attends avec impatience, mais sans véritablement d'espoir, car le courage politique n'est pas une vertu très présente, celui ou celle qui nous débarrassera de cette loi ainsi que les autres lois mémorielles d'ailleurs.

Avant de parler de cette loi scélérate du 23 mai 2001 et de ses conséquences nuisibles, je vais tout de suite tordre le cou aux lois mémorielles, ces lois qui figent "politiquement" l'histoire.
Je n'ai jamais compris de quel droit nos représentants du peuple dont j'estime qu'ils devraient avoir mieux à faire, au nom de quelles compétences aussi, se permettent d'inscrire des événements historiques dans le marbre, transformant de jure les chercheurs qui avanceraient vers de nouvelles voies explicatives en délinquants. Ou a-t-on si peur des négationnistes qui eux n'ont rien à voir avec les historiens pour vouloir les réduire au silence par la loi? Manque-t-on à ce point d'arguments pour leur signifier leur bassesse, leur esprit malade?
L'histoire, c'est mon avis, n'a pas vocation à dire le bien et le mal, n'a pas d'objectifs moraux. Elle est là pour expliquer, juste expliquer. Or expliquer le passé ne peut jamais être définitif. De nouveaux éléments, l'ouverture d'archive par exemple, ou encore la découverte de manuscrits ou autres éléments matériels, peuvent moduler les interprétations qui sont faites de certains événements. Les approchent aussi varient. Or si les faits sont têtus, leurs explications et interprétations le sont moins, beaucoup moins. Mais apparemment ça ne gêne pas nos politiques dès lors que l'air du temps, surtout quand il a un doux parfum de repentance, se prête à ces manœuvres visant à figer l'histoire et à en donner une vision morale.
Evidemment ça peut-être dangereux: tiens la loi Gayssot par exemple qui interdit de contester les conclusions du procès de Nuremberg. Comment un procès fait par des vainqueurs à des vaincus pourrait-il avoir valeur historique. On se souviendra que lors de ce procès la partie soviétique a tenté de mettre sur le dos des nazis le massacre de Katyn. Et c'est sans doute davantage parce que les alliés occidentaux étaient de plus en plus en froid avec Staline que ce n'est pas passé, plutôt que pour d'autres considérations, l'établissement de la vérité par exemple. Si donc c'était passé, on serait obligé en toute connaissance de cause d'attribuer un massacre à d'autres que ceux qui l'ont commis.

Venons-en maintenant à cette fameuse loi Taubira et à ses conséquences.
L'article premier de cette loi est le suivant : "La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité."
On ne peut être que choqué et révolté par un tel article que nos députés ont voté à l'unanimité. Les amendements demandés par certains sénateurs ont été rejetés. Si on lit ce texte on se rend compte que seul l'esclavage correspondant à une époque, pratiqué par certains individus identifiables à leur couleur de peau, et dans une zone circonscrite est assimilable à un crime contre l'humanité. Les traites qui se pratiquaient au même endroit ou ailleurs, à la même époque où à d'autres, ne sont elles pas qualifiées de ce qualificatif infâmant. Du coup si on retranche tout ce qu'il y a de commun entre ce qui est condamné et ce qui ne l'est pas, ne reste plus que la couleur de la peau des bénéficiaires ou organisateurs de la forme d'esclavage condamnée. Et c'est passé. C'est une honte!
De fait cette loi est une loi anti-blancs, et c'est tout. D'ailleurs quand il fut objecté à Taubira que les autres traites dont la musulmane avaient été "oubliées" elle répondit qu'il ne fallait pas que "les jeunes Arabes (…)portent sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes » (L’Express du 4 mai 2006). Les jeunes Français blancs par contre devront porter sur leur dos cette responsabilité et sans doute bien courber l'échine pour se repentir de ce qu'ont pu faire d'autres Français à des époques bien lointaines. Les fils sont désormais, dès lors qu'ils ont la peau claire, responsables des crimes de leurs pères. Façon de parler car la grande majorité des jeunes Français actuels n'avait aucun ancêtre concerné par la traite. Ceux-ci souvent paysans avaient d'autres soucis que l'esclavagisme dont ils ignoraient sans doute l'existence-même. De là à penser que leur couleur de peau serait leur crime, il n'y a pas loin. Mais après tout tant que c'est cette couleur-là, ce n'est pas très gênant.
Si madame Taubira souhaitait faire de l'esclavage un crime officiellement reconnu par la République, rien ne l'en empêchait. Elle a choisi de faire une sélection et une sélection ce n'est jamais innocente dès lors que rien n'oblige à la faire.
Cette loi a eu les conséquences que j'ai décrites plus haut. Un éminent spécialiste de l'esclavage, Olivier Pétré-Grenouillau, lequel, horreur!!!, se penche sur toutes les traites ayant souligné le rôle des Africains, leur caractère indispensable même, dans la traite transatlantique, et ayant nié le caractère génocidaire de cette dernière, ce qui est logique car on n'endommage pas les "marchandises " que l'on veut vendre, s'est retrouvé attaqué en justice. Des voix s'élevèrent pour qu'il ne puisse plus enseigner… la vérité. Tout ça au nom de la loi Taubira.
Et désormais  ce sont les réparations qui reviennent sur le devant de la scène. Il faut noter que dans le projet de loi initial, es réparations étaient évoquées mais furent supprimées avant le vote. Mais on n'échappe pas à ça. Puisqu'il y a eu crime il faut réparer, évidemment!  Quand demandera-t-on à la République de réparer les crimes commis en Vendée? Jamais! Et c'est tant mieux! Quand demandera-t-on aux Français de religion catholique, d'une part, de se repentir, d'autre part, de réparer pour la Saint-Barthélemy? Jamais! Et c'est tant mieux! Exiger des réparations, c'est encore une fois diviser les Français, comme demander de se repentir à une partie d'entre eux.
Pourtant certains n'hésitent pas à franchir ce pas. Louis-Georges Tin, président du CRAN, conseil représentatif des associations noires (qui oserait créer le CRAB? Ce serait évidemment un tollé de la part des mêmes qui voient le CRAN d'un œil bienveillant ainsi que les autres associations qui n'ont de cesse de culpabiliser le "souchien"), donc le président du CRAN demande que soit remboursée la somme versée par Haïti en compensation de son indépendance. Oui, ça date. Mais quoiqu'on puisse en penser, même si par ailleurs Tin s'appuie sur des éléments faux, j'ai envie de lui répondre "de quoi je me mêle?  Est-ce que les Haïtiens ne sont pas assez grands pour entamer les procédures qu'ils jugeraient opportunes pour récupérer cette somme?" En tout cas c'est révélateur sur le partage du monde selon Tin. Inutile d'en dire davantage. Et puis bien sûr il y a Taubira. Qui s'en étonnerait? Elle, elle propose de partager les terres dans les DOM. Rien que ça! Sans doute histoire de donner des idées de revendications aux Antillais, histoire d'allumer quelques feux un peu plus tard. Pas étonnant de la part d'une supposée ex-indépendantiste, le supposé s'appliquant à ex en l'occurrence.  Et puis après il faudrait sans doute trouver quelque chose pour les autres, ceux qui vivent en métropole. Elle ne doit pas manquer d'idées, j'imagine.

Soyons sérieux 5 minutes. L'esclavage n'est pas un traitement particulier que les blancs auraient appliqué aux noirs. C'est juste l'expression universelle, en voie d'être maitrisée, mais qui ne l'est pas encore, d'un rapport de force sur un plan économique, voire dans certains cas exterminateur (le goulag par exemple).  A ce titre toutes les races ont été concernées par cela, en tant qu'esclavagistes ou en tant qu'esclaves. C'est pas bien? A l'aune de nos consciences actuelles sans doute. Mais y a-t-il besoin de faire des lois pour le dire, surtout quand ces lois sont sélectives, choisissent les bourreaux et les victimes en fonction de critères qu'il est inutile de rappeler?
Quant aux réparations… Quand j'y pense, me revient en mémoire un témoignage que j'avais lu il y a quelques années émanent d'un Américain noir. Celui-ci louait le ciel qu'un jour un bateau ait transporté ses ancêtres pourtant esclaves sur ce sol qui l'a vu naitre, et donc de lui avoir épargné de vivre sur le continent de ses ancêtres. Sans doute un traitre. Mais Taubira devrait se demander parfois ce qu'elle serait, et surtout ne serait pas, si ses ancêtres n'avaient pas été vendus par un Africain à des blancs faisant le commerce d'esclaves. En tout cas, pour ma part, le fait qu'elle soit ministre de la France constitue une très lourde réparation qu'a déjà payée le peuple français. Et ça devrait suffire comme ça!

lundi 6 mai 2013

L'échec d'une prophétie


Il y a une vingtaine d'années de cela je me suis livré à la lecture d'un ouvrage que je ne saurais que conseiller pour ses conclusions dont l'actualité démontre la grande pertinence. Il s'agissait de "L'échec d'une prophétie" de Léon Festinger psychologue social américain, co-écrit avec deux autres chercheurs. Ces trois individus travaillaient sur les phénomènes de dissonance cognitive qui nos atteignent tous à un moment ou l'autre de notre vie. En France ce type de travaux ont connu un certain succès avec des chercheurs comme Beauvois et Joule, respectivement des universités de Grenoble et d'Aix-en-Provence, si ma mémoire est bonne, qui avaient publié un ouvrage très accessible au grand public il y a quelques années et qui a connu un beau succès, un "Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes" qui vous expliquait entre autres que pour taper 100 balles à un inconnu il était judicieux de lui demander d'abord l'heure et que pour tirer 1000 euros à sa grand-mère il était préférable de lui en demander 10000 dans un premier temps.

Mais revenons à Festinger qui leur est très antérieur puisqu'il sévissait dans le milieu du siècle précédent.
La difficulté d'un chercheur en sciences humaines est de trouver un terrain propice à ses recherches. Il peut certes programmer des expériences, comme celle de Milgram par exemple, mais le risque d'un biais existe toujours, le montage de l'expérience pouvant être affecté par les hypothèses que le chercheur cherche à démontrer ou réfuter. On peut considérer effectivement qu'il existe une distance entre l'individu "normal" qui envoie des décharges électriques de plus en plus fortes à un inconnu incapable de répondre à des questions dans le cadre d'un jeu, et l'honnête individu sans histoire qui se transforme en tortionnaire sous l'uniforme SS ou du NKVD. Mais je ne m'étendrai pas sur le sujet.
Festinger et ses deux acolytes ont eu la possibilité, la chance même, de pouvoir infiltrer un groupe qui avait bâti sa cohésion sur la croyance de la fin du monde noyé sous les eaux et dont le groupe en question serait sauvé par une extraction en soucoupe volante par des extraterrestres en communication avec la femme, leader du groupe, par le biais de l'écriture automatique. C'était loin d'être une croyance futile à laquelle on s'adonnait à ses heures perdues, nombre de membres du groupe ayant tout laissé tomber pour se préparer à l'échéance fixée de façon précise par les extraterrestres. Tout ça se passe dans la région de Chicago dans les années 50.
Donc Festinger et ses collègues virent là une aubaine pour tester leurs hypothèses et au moins voir ce qui se passait au sein d'un groupe dont la croyance fondant la cohésion volait en éclat, en l'occurrence quand la prophétie annoncée ne se réalisait pas. Ils ont donc infiltré le groupe et observé ce qui se passait avant, pendant et après l'échec de la prophétie. Ne disposant plus du livre, je ne peux vous livrer en détail leurs observations, ce qui serait d'ailleurs trop long. Je me contenterai donc des quelques éléments qui restent au fond de ma mémoire.
Avant l'échéance, le groupe reste assez fermé, voire inhospitalier, tant il est persuadé d'avoir raison contre tout le monde. Il communique don peu ou pas, se concentrant sur sa préparation à l'événement attendu. Quand l'événement ne se réalise pas, il tente de trouver une rationalité à l'échec. En cela il est aidé assez rapidement par la cheffe du groupe à laquelle les extraterrestres donnent une explication, toujours par le biais de l'écriture automatique, précisant en l'occurrence que la force du groupe, sa croyance affirmée, ont déjoué les événements prévus et sauvé l'humanité de la catastrophe. Après cela, et devant l'échec de la prophétie on pourrait penser que le groupe va se disloquer et que après une période assez courte ses membres vont revenir à la raison et crier à la supercherie, d'autant plus que beaucoup ont tout perdu dans l'affaire. En fait il n'en est rien. Le groupe reste soudé, et ce sont ceux qui ont le plus perdu qui en forment le noyau dur. La grande différence entre avant et après étant que le groupe désormais a soif de communiquer vers l'extérieur et de convaincre ceux qui ont désormais encore plus de raisons d'être insensible ou hostiles à ses croyances.
La dissonance cognitive amènerait donc les personnes les plus attachées à une croyance qui se révèle fausse à la défendre publiquement, dès lors que son caractère farfelu s'est affirmé, avec de plus en plus de pugnacité.

Et bien voilà, nous y sommes. Une prophétie fut lancée il y a u peu plus d'un an. Elle s'énonçait de la façon suivante "Le changement c'est maintenant" et était déclinée à l'envi. Des jours radieux nous attendaient dès lors que nous aurions porté nos voix sur un candidat, certes pas providentiel, mais Madame Keech leader du groupe qui a fait l'objet des observations de Festinger n'était pas non plus une flèche. Une année plus tard la prophétie ne s'est pas réalisée et les gens les plus lucides et même les autres savent qu'elle ne se réalisera pas.
Certes on peut constater quelques différences qui tiennent essentiellement à l'attitude des socialistes avant l'élection et la mise en route du processus qui allait conduire à la (non réalisation de la prophétie. Démocratie obligeant, en fait élections, il fallait bien communiquer. Vous aurez néanmoins remarqué qu'après l'élection le besoin ne s'en est guère fait sentir pour eux qui ont porté un insignifiant à la tête du parti.
Mais pour le reste on s'y retrouve. L'échec est évidemment expliqué de façon pseudo-rationnelle : c'est la faute à Sarko (l'héritage), c'est la faute à Merkel…
Quant au noyau dur, il suffit de lire ici ou là les propos de certains blogueurs par exemple, il se répand en confiance sur notre exécutif "un gouvernement qui travaille", "des gens compétents" "vous allez voir ce que vous allez voir". L'échec les a renforcés dans leur croyance et ils n'hésitent pas à se répandre pour nous annoncer des jours meilleurs, de façon de plus en plus tonitruante à mesure que l'on s'enfonce.
C'est difficile à comprendre sauf que cela a été déjà expliqué.

vendredi 3 mai 2013

Lettre aux Français (un an déjà et seulement)


Chères et chers compatriotes,

Voilà une année déjà qu'une majorité relative parmi vous m'a porté aux plus hautes fonctions de notre République. Cette année vous a semblé longue et difficile. Rassurez-vous, à moi aussi elle a semblé longue et difficile. Nous avons au moins ça en commun. Mais reconnaissez tout de même que c'est vous qui vous êtes mis dans la panade, du moins les inconscients qui ont jeté dans l'urne un bulletin portant mon nom.
Je sais et je savais lorsque je me suis présenté à cette élection que vous n'attendiez rien de particulier, de bon, devrais-je dire, venant de moi. Au moins vous n'aurez pas été déçus et ceux-là qui attendaient le pire, et qui donc n'ont pas voté pour moi, ni au premier, ni au second tour, l'auront été encore moins. C'est un fait, je ne suis pas fait pour ce job. Vous auriez quand même dû en prendre conscience dès lors que jamais un président ou un premier ministre n'a voulu me confier de responsabilités. J'ai toujours été un homme de parti arrivé au sommet du PS au moment où il n'était pas question pour un premier secrétaire de faire de l'ombre aux éléphants. Comme ensuite la situation s'est dégradée, je vous rappelle la honte du 21 avril 2002 et les affrontements internes au parti lors du référendum sur le traité constitutionnel, alors ils m'ont laissé, attendant des jours meilleurs pour se mettre en lumière. En 2007, en tant que premier secrétaire il eût été logique que je sois le candidat du PS. Mais ma candidature face aux candidats déclarés paraissait trop ridicule pour que je m'y risque. J'ai donc continué à faire des synthèses avant de me faire oublier, laissant les autres se griller de façon parfois aussi spectaculaire qu'inattendue. Car si je suis nul dès lors que j'ai plus d'une personne, moi compris, à manager, je suis un gros malin. Enarque quand même, hein! Ça en jette! Et donc j'ai remarqué que l'inaction, le grand vide, le néant étaient souvent plus porteurs que l'action. On aime les hommes d'action en France, mais pas trop longtemps. Rappelez-vous de de Gaulle. Au bout de 10 ans, et malgré tous ses mérites, on n'en voulait plus. Par contre ceux qui ne font rien sont très vite populaires et plébiscités, même, et c'est dramatique, je l'admets, quand c'est un homme à poigne, un vrai réformateur qu'il faudrait à la tête d'un pays à la dérive que je ne désespère pas de couler tout à fait. Eh non! Vous en êtes encore à imaginer que celui qui apaisera vos maux doit être un homme paisible, en apparence, en fait souvent un jouisseur donc ayant des sujets d'intérêts prioritaires autres que le service de l'Etat. DSK, que je remercie au passage, l'était, vous savez dans quel domaine. Moi aussi dans un autre registre, vous le connaissez également.

Mais revenons un peu en arrière. Car je me rends compte qu'avec en gros encore un quart des Français qui m'accorde une confiance parfois relative certes, il y en a qui n'ont pas encore tout compris.
Bon, je ne vais pas vous raconter mon enfance et ma jeunesse dorées… enfin très difficile pardon. Si ça n'avait pas été le cas j'aurais aimé les riches. Non, j'ai vécu l'enfer de Neuilly et ça vous ne pouvez pas comprendre ce que c'est. Eh oui, j'ai été privé de "populo" pendant toute ma vie. Et j'ai du mal à m'en remettre. Du coup je n'aime pas les riches. Et je fais tout pour ne pas en être un, du moins pour ne pas payer l'ISF, cet impôt débile, euh juste, pardon, mis en place par l'autre François. Mais je suis vraiment limite limite et une union officialisée ou une hausse de l'immobilier à Mougins (on me souffle qu'elle a eu lieu il y a déjà un bout de temps… mais chut!) et je passe dans la catégorie infâme. Et puis vous avez vu : j'ai fait baisser mes émoluments de président. Enfin j'ai voulu, mais pas le conseil constitutionnel. Mais restons discrets à ce sujet. Et puis j'ai pris le train, du moins au début. Il y a avait bien des avions qui suivaient, si j'ose dire, rien que pour les bagages, mais je l'ai fait. Mais Valérie n'aime pas. Et ce que femme veut… Enfin surtout elle. J'aime bien les dominatrices, vous l'aurez remarqué. Avec Ségo, je me serais déplacé en Heulliez électrique, avec un camion derrière pour les batteries de rechange. Pauvre Ségo, rien ne lui réussit, surtout pas moi. Mais ça c'est général.
Bon j'en reviens à mon propos. Jeune énarque joufflu, je me retrouve dans l'orbite de Mitterrand. Grâce à Ségo qui avait tapé dans l'œil au vieux. Il a eu droit à un lot. Elle plus moi. On m'a fait jouer les Caton à la radio. En fait c'est le seul truc marquant que j'ai fait. Après il a fallu que je galère pour devenir député. On ne donne pas de circonscriptions faciles aux losers. Faut qu'ils patientent le temps que les électeurs se lassent de leur vieux député et en choisissent un d'un autre bord. D'où ma carrière dans ce trou. Mais on y mange bien. D'ailleurs ça s'est vu. Et puis parallèlement dans le parti, je me fais connaitre. Pas comme quelqu'un qui a des idées, mais comme le gars sympa, bien avec tout le monde. Pas d'envergure mais sympa. Et de fil en aiguille quand on cherche quelqu'un qui n'a pas d'envergure pour prendre les rênes du PS, eh bien comme je suis sympa avec tout le monde, et encore plus d'accord avec tous, même quand ils ne sont pas du tout d'accord entre eux, c'est à moi qu'on pense pour diriger la boutique. Et là je me mets à faire des synthèses. Pendant 11 ans. C'est ma marque de fabrique. Certes je ne dirige rien, j'en suis bien incapable. Mais j'observe et ferme les yeux à l'occasion. Ne me parlez pas de certaines fédérations qui font la une en ce moment, je n'ai rien vu. Et en 2008, je me retire. Faut dire que mon passage n'aura pas été glorieux comme en témoigneront les éléphants, éléphantes et éléphanteaux. Il est donc temps de me faire oublier un peu. Et de changer de look. Crise de milieu de vie. Changement de femme. Régime (quelle horreur!). Nouvelles lunettes. Implants Cahuzac payés de la main à la main là où c'est déplumé. Teinture. Ça ne me rend pas plus beau, mais ça fait parler. Au moins j'existe. Et je ne fais rien. Si, je coule le département dont je prends les rênes. Mais ils m'aiment bien là-bas, même si je les endette pour des décennies avec mes cadeaux. Faut être populaire localement pour espérer un destin national. Je serai candidat. Enfin à la primaire. Si je perds, je serai peut-être ministre, ce qui n'est pas si mal quand on n'a jamais rien récolté que des quolibets pendant sa carrière politique. Et puis là, miracle! Le choc DSK! Les espoirs peuvent renaitre. Ségo énerve tout le monde, la mère tapedur fait peur, Montebourg joue trop à gauche tandis qu'il a un look de droite, et Valls, lui, il s'est trompé de parti quand il a voulu se lancer en politique. Il suffisait que je fasse la synthèse des quatre pour l'emporter.
Ensuite facile. Comme Sarko énervait, j'ai joué sur du velours. Quoique il n'aurait pas fallu que ça dure un mois de plus la campagne, sinon j'étais marron. Les efforts longs, j'aime pas ça. Les autres non plus d'ailleurs. J'aime pas les efforts tout court. Un peu feignasse sur les bords le François et beaucoup au milieu. Mais c'est quand même passé, même si maintenant vous vous en mordez les doigts ou autre chose s'agissant des hommes.

Me voilà donc président. Un mauvais président semble-t-il, d'après ce que je lis. On ne me respecte guère. Même mes conseillers les plus proches me surnomment pépère. C'est pour vous dire.
Je ne tiens pas mes promesses, sauf le mariage pour tous. Mais ça c'est parce que j'avais promis de rassembler les Français. Il fallait donc que je tienne la première pour ne pas tenir la seconde.
Je n'ai pas renégocié le traité dit Merkozy. Malgré cette allégeance à Merkel, elle ne peut pas m'encadrer. En fait il n'y a que ceux du sud de l'Europe qui ne me méprisent pas trop. Ils espèrent des choses de moi. En vain. Mais je crois qu'ils commencent à s'en rendre compte. En fait je crois que je passe partout pour un rigolo, dans tous les sens du terme. Même le chameau qu'on m'avait offert au Mali, il a fini en tajine. C'est un peu de ma faute. Quand on me l'a offert, j'ai téléphoné à la maison, enfin à l'Elysée, à Valérie. Je lui ai dit que je rentrais avec un chameau. Elle m'a dit si tu fais ça tu ne remets plus les pieds à la maison, enfin à l'Elysée qui est aussi sa maison avec son cabinet qui occupe toute une aile. Ça l'aurait foutu mal quand même. Alors j'ai cédé. Comme d'habitude.
Eh oui, il y a plein de choses que j'avais promises. Un déficit budgétaire à 3%, moins de chômeurs, une solution pour Florange et Petroplus, la lutte contre la finance (chose que j'avais démentie dès le surlendemain à la City. De temps en temps faut quand même être sérieux), la réforme du statut pénal du chef de l'Etat (ne l'ayant pas faite, ni même initiée, les huissiers peuvent toujours se pointer à l'Elysée pour m'inviter à témoigner sur les turpitudes de mes amis, enfin les anciens, dont je n'avais d'ailleurs pas connaissance, comme pour Cahuzac) et puis tout un tas de trucs.
Le gouvernement est aussi mauvais que moi. Pas un jour sans qu'un ministre démente les propos d'un autre, pas un jour sans que soit dite une ânerie, pas un jour sans que mon autorité (ne riez pas, c'est juste une expression) ou celle de mon copain premier ministre ne soit bafouée. Y a même l'autre, l'écolo qui refuse de prendre l'avion parce que Valls renvoie un clandestin au pays. Bon, vous voyez le tableau. C'est pas glorieux. Mais je me dis que si on continue sur cette lancée on va faire fort et même très fort. On va réussir à faire défiler contre nous dans un même cortège Mélenchon et Le Pen bras dessus-bras dessous.

Alors vous en avez marre, même beaucoup marre. Et je vous comprends. D'où cette lettre.
Je parie que certains pensent que je vais démissionner. Ce serait logique et dans l'intérêt général. Eh bien non! Vous savez, ce poste j'en rêvais déjà quand j'étais petit. Les petits gros dans la cour de récréation, ça a des rêves de puissance. Et puis vous ne savez pas ce que j'ai enduré. Et voilà que tous ceux qui se moquaient de moi sont mes obligés. Vous imaginez ce que doit penser Fabius depuis mon élection. Il doit en être malade à chaque fois qu'il me voit ou m'entend. Et la mère Tapedur qui rêve de Matignon. Et tous les autres parce que peu m'estiment vraiment. Et vous croyez que je vais laisser tomber ça. Sans parler de la cuisine de l'Elysée.
Non, non. Cette lettre, c'est pour vous dire de prendre votre mal en patience. Encore 4 ans à tirer. Vous l'avez voulu après tout. J'y suis, j'y reste. C'est d'ailleurs un ancien président de la République qui a dit cela. Dont acte.